Reportage embarqué avec les gendarmes qui sécurisent l'un des sites les plus sensibles de Champagne-Ardenne. La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube). Ils nous ont ouvert leurs portes pour la première fois.
C'est l'un des sites les plus sensibles de la région Champagne-Ardenne : la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube). Pour assurer sa protection, une unité d'élite de la gendarmerie, le PSPG, peloton spécialisé de protection de la gendarmerie. Pour la première fois, ils ont ouvert leur porte à notre caméra. 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ces gendarmes patrouillent et la tâche est d’ampleur : 212 hectares à protéger, deux réacteurs nucléaires, l'électricité de 2 millions et demi de foyers.
Un site d'autant plus sensible que l'énergie et les centrales nucléaires sont au coeur du dispositif du gouvernement pour faire face à la crise énergétique actuelle, en cet automne 2022. Mi-septembre, 26 réacteurs nucléaires français étaient à l'arrêt et devraient reprendre du service au fur et à mesure dans les semaines et les mois à venir.
Dans ce reportage au coeur de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, vous ne verrez aucun visage. Faire partie de l'élite de la gendarmerie, c'est aussi cultiver le secret. Casque, gilet par balle, fusil d'assaut, en tout, c'est près de 40 kg d'équipements qu'ils supportent et leur attirail ne s’arrête pas là : fusil de précision, kit de désamorçage de bombe d'ouverture de porte, ils sont prêts à tout type de menaces.
Les militaires qui composent l'unité sont entraînés à intervenir sur tous les risques possibles de basse à très haute intensité y compris donc le risque terroriste d'adversaires armés déterminé qui voudraient s'en prendre aux installations nucléaires. Pour être en alerte en permanence, il faut un entraînement permanent.
La centrale nucléaire regorge de zones inaccessibles comme la salle des machines avec les techniques dites de "franchissement opérationnel", aucun recoin ne résiste aux membres du PSPG. "Il faut être attentif au moindre fait et geste, donc tout particulièrement avec le matériel, on a toujours une petite adrénaline. Après ça se travaille. C'est comme tout le franchissement opérationnel, ça fait peut-être un petit peu peur au début mais à force de le pratiquer, on est de plus en plus à l'aise et on en vient même à aimer ça", explique l'un des gendarmes.
Une réponse adaptée
Avant la création du PSPG en 2011. Les gendarmes n'étaient autorisés qu'à patrouiller à l'extérieur de la centrale. Grâce à cette unité spéciale, EDF dispose désormais d'un atout stratégique. "Pour EDF, la sécurité de nos installations, c'est une priorité en tant qu'exploitant responsable. On a bien des personnels présents sur le site nucléaire, qui connaissent les installations et nos risques".
Plus on se prépare à des situations à l'entraînement, mieux on fait face
Gendarmerie, PSPG à Nogent-sur-Seine
La formation du PSPG est assurée par l’élite des forces spéciales françaises le GIGN. "Il faut s'entraîner pour acquérir des réflexes pour que le jour J, il n'y ait pas de question à se poser que chacun connaisse sa place que chacun connaisse son rôle. Plus on se prépare à des situations à l'entraînement et mieux on fait face. Ensuite en cas de vraie situation, il y a des process qui sont toujours les mêmes pour intervenir en sécurité, c'est la base pour mener à bien la mission". La formation se poursuit au stand de tir.
Des unités du PSPG, il en existe partout en France pour veiller à la protection des 56 réacteurs nucléaires qui représentent plus des deux tiers de notre consommation d'électricité.