Prison de haute sécurité pour les narcotrafiquants : François Baroin propose l'ancienne centrale de Clairvaux

Dans l'Aube, l'ancienne maison centrale de Clairvaux, qui a accueilli les détenus les plus dangereux du pays, fermée depuis 2023, est proposée au ministère de la Justice, pour accueillir les 100 plus importants narcotrafiquants, que le ministre veut rassembler dans une même prison.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Voilà une proposition choc, politiquement osée et sans doute bien réfléchie. Alors que le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, cherche un établissement pénitentiaire pour accueillir les 100 plus gros narcotraficants de France dans un même lieu. Le maire (LR) de Troyes, François Baroin, ancien ministre de l'Intérieur sous Nicolas Sarkozy et le maire de Bar sur Aube, Philippe Borde, ont envoyé le 15 janvier une proposition au ministre d'un lieu qui pourrait selon eux, s'inscrire dans cette demande : la prison de Clairvaux, fermée il y a deux ans, en mai 2023. Elle appartient aujourd'hui au ministère de la Culture et devait être transformée en lieu culturel dans les années à venir.

Dans ce courrier, signé avec le maire de Bar-sur-Aube, les deux élus reviennent sur le "fléeau du narco trafic, et évoque le passé de cette prison hsitorique. "La Maison Centrale de Clairvaux, ancienne abbaye située à Ville-sous- la-Ferté (Aube) et reconvertie en établissement pénitentiaire en 1804, fut l'une des prisons les plus emblématiques de notre pays. Pendant plus de deux siècles, cet établissement pénitentiaire a ainsi permis d'assurer la surveillance et l'isolement des plus dangereux criminels français, forgeant la tradition carcérale singulière qui caractérise aujourd'hui l'arrondissement de Bar-sur- Aube".

D'après nos confrères de Franceinfo, qui citent une source syndicale, si rien n'est encore tranché, le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais et le centre pénitentiaire d'Alençon-Condé-sur-Sarthe dans l'Orne répondent aux critères de sécurité.

Il est également rappelé dans le courrier transmis le 15 janvier au Garde des Sceaux, que la "décision prise par l'Etat en 2016 de fermer la Maison Centrale de Clairvaux, contre l'avis unanime des élus locaux, des agents pénitentiaires et de la population, a été douloureusement vécue par tout un territoire pour lequel l'activité de l'établissement pénitentiaire de Clairvaux a structuré la vie économique et sociale pendant de longues années. La promesse formulée par l'Etat en 2018 d'assurer, dans des délais rapides, la reconversion patrimoniale, économique, culturelle et touristique de ce site avait permis d'offrir une perspective à l'ensemble des habitants".

Le courrier invite le ministre à se rendre sur place. Car d'après les élus, "les conditions matérielles, bâtimentaires et capacitaires de ce site, fermé il y a seulement deux ans, couplées à la longue tradition pénitentiaire du sud-est aubois, doivent permettre de positionner le site de Clairvaux comme une hypothèse crédible et sérieuse".

Un député RN aligné sur la proposition de Clairvaux

Le député RN de la circonscription de Clairvaux, Jordan Guitton, est aligné sur la même proposition que le maire de Troyes, qui ne partage pourtant pas les mêmes convictions politiques. Dans un message sur X, anciennement Twitter, l'élu RN argumente en faveur de Clairvaux. "Aujourd'hui, le site de Clairvaux a été transmis au Ministère de la Culture, mais aucun investisseur ou aucun projet ne semble porter son attention sur cette abbaye. Vous avez déclaré il y a quelques jours, vouloir isoler les 100 plus gros narcotrafiquants dans une même prison. En plein milieu de la campagne auboise, avec une sortie d'autoroute, cet établissement dispose de toutes les caractéristiques pour accueillir une centaine de prisonniers. Je vous invite à vous y rendre afin de pouvoir étudier le potentiel de ce lieu".

Selon lui, "derrière Clairvaux se dessine l'histoire d'un territoire profondément imprégné par cette présence historique, mais depuis la fermeture de la prison, la région souffre d'un manque de perspectives économiques solides. Au-delà de la lutte contre le narcotrafic qui doit être l'une de vos priorités pour rétablir l'ordre public partout sur le territoire français, je vous prie Monsieur le Ministre, de prendre en considération la situation de cette abbaye, ainsi que du développement économique de son territoire.

Il est nécessaire de réfléchir à la réouverture de Clairvaux pour en créer une prison spécialisée ou non. À l'heure où la délinquance gangrène la société, et où la surpopulation carcérale bat encore des records, il est de votre devoir d'ouvrir de nouvelles capacités pénitentiaires pour la sécurité des Français".

Les projets du ministère de la Culture en suspens

Le ministère de la Culture, en étroite relation avec les collectivités territoriales, avait lancé le 8 juillet 2022 une procédure d’appel à manifestations d’intérêt autour de 3 enjeux :
• le développement de la mise en valeur culturelle et touristique du site et l’installation de nouvelles activités économiques ;
• la restauration, la préservation et la valorisation des monuments historiques ;
• l’aménagement des espaces intérieurs et extérieurs et l’inscription dans le territoire.

Un groupement porteur de projet avait été retenu et une phase de négociation exclusive a eu lieu en 2024 avec EDEIS-ADIM. Son objectif pour l’État et les collectivités, préciser les modalités et conditions d’occupation (culturelle, patrimoniale, économique et juridique) de l’offre retenue par le jury, en vue de conclure, si les conditions sont réunies, une convention d’occupation à l’été 2024. En 2025, le projet n'a toujours pas avancé. L'avenir de Clairvaux reste en suspens.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information
en direct

Le catch, une petite famille humble et soudée : découvrez le quotidien de ces sportifs, à la fois acteurs et athlètes

regarder