Après Reims, l'hôpital de Troyes (Aube) déclenche à son tour le plan blanc pour faire face à l'épidémie de bronchiolite.
Le centre hospitalier de Troyes, dans l'Aube, a mis en place ce vendredi 25 novembre le plan blanc alors que l'épidémie de bronchiolite est très virulente. Le plan blanc ne concerne pas tout l'hôpital, mais se concentre sur "les activités de pédiatrie et de néonatalogie, ainsi que pour les urgences pédiatriques", comme le précise l'établissement dans un communiqué. "Ce plan blanc va permettre au CH de Troyes de maintenir la continuité des soins, en préservant la sécurité des patients et des personnels."
Saturation "depuis déjà deux ou trois jours"
"C'est une mobilisation de tous les acteurs hospitaliers avec la possibilité de rappeler éventuellement des agents qui seraient en repos pour compléter les équipes hospitalières, précise Laurent Mesnil, directeur des ressources humaines de l'hôpital de Troyes. C'est aussi la mobilisation des moyens logistiques et techniques. Et puis une nouvelle organisation médicale le cas échéant, c'est-à-dire la déprogrammation de tout ce qui n'est pas urgent et qui peut être remis."
Le service de pédiatrie et ses autres activités comme la néonatalogie sont saturés depuis déjà deux ou trois jours, du fait de l'épidémie de bronchiolite, mais aussi de toutes les pathologies saisonnières classiques et habituelles.
Laurent Mesnil, directeur des ressources humaines de l'hôpital de Troyes
À Reims, la même décision a été prise le 21 novembre. Face à la virulence de l'épidémie, combinée à de nombreux cas de grippe et la remontée des indicateurs de surveillance du Covid, le maire de Reims et président de la Fédération hospitalière de France a appelé tout un chacun à se faire vacciner. Arnaud Robinet a également appelé l'État à autoriser les communes qui le souhaitent à pouvoir imposer le port du masque dans les lieux clos et dans les transports en commun.
La bronchiolite à l'origine de la moitié des hospitalisations des moins de deux ans
Courante et très contagieuse, la bronchiolite provoque chez les bébés une toux et une respiration difficile, rapide et sifflante. Si elle est angoissante pour les jeunes parents, elle est la plupart du temps bénigne. Dans certains cas, elle peut nécessiter un passage aux urgences, voire une hospitalisation.
Cette épidémie vient frapper des urgences pédiatriques plongées dans une crise liée à des conditions de travail insatisfaisantes et un manque de personnel. Sous pression, le ministre de la Santé a déclenché il y a quinze jours un plan d'urgence national, dit ORSAN, prévu pour des situations sanitaires exceptionnelles, afin de "renforcer encore les moyens des ARS (Agences régionales de santé) et permettre que l'ensemble de l'hôpital puisse se concentrer sur ce problème particulièrement aigu aujourd'hui".
"Les hospitalisations pour bronchiolite représentent pour la troisième semaine consécutive la moitié des hospitalisations suite à un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans", indique Santé publique France dans un bulletin épidémiologique publié le 23 novembre.
Au total, 6 882 enfants de moins de deux ans sont passés aux urgences pour bronchiolite en métropole dans la semaine du 14 au 20 novembre, soit un bond de 24 % comparé à la semaine précédente. Quelque 2 552 enfants ont finalement été hospitalisés.