Le conseil départemental de l’Aube a décidé de rétablir les 90km/h sur une grande partie de ses routes départementales, qui accueillent 25% du trafic routier.
Plus de 220 km sur 335. C’est le nombre de kilomètres de routes dont la limitation de vitesse passera de 80km/h à 90km/h, dans l'Aube, à partir de janvier 2021. « La justification est très simple : nous avons fait une analyse très précise par rapport aux caractéristiques des voies, à l’accidentologie et à la configuration spécifique de notre territoire, explique Philippe Pichery, le président du conseil départemental de l'Aube. C’est sur la base de ces analyses que nous proposons qu’un certain nombre de voies repassent à 90km/h. La limitation à 80km/h faisait que, sur certains itinéraires, on n’arrêtait pas de changer de vitesse, ce qui introduisait des situations très inconfortables et parfois troublantes pour certains usagers. »
Harmoniser le réseau
« Cette question de la limitation à 80km/h avait été mal engagée puisque la décision avait été prise de façon uniforme à l’échelle nationale sans tenir compte des spécificités locales », glisse Philippe Pichery. Il est vrai qu’en janvier 2018, les élus locaux avaient grincé des dents à l’annonce de la réduction de la vitesse réglementaire sur la plupart du réseau dit « secondaire ». Finalement, la possibilité a été offerte par le gouvernement de pouvoir revenir aux 90km/h un an et demi plus tard, ce qu’avait choisi de faire le conseil départemental de la Haute-Marne, malgrès l'avis défavorable de la sécurité routière.Cependant, cela ne signifie pas que toutes les routes repasseront à 90km/h. Par exemple, 115 km de routes ont été exclues du dispositif car considérées comme trop accidentogènes ou dans un souci d’harmonisation de la continuité et de la cohérence des itinéraires. « Entre deux agglomérations, on pouvait parfois changer jusqu’à 40 fois de limitations, ce qui ne devient plus lisible pour l’usager voire préjudiciable en terme de sécurité routière », souligne le président. Au total, l’opération coûtera 45.000 euros au département, soit le montant nécessaire au changement de signalétique.