Ouverte début avril, l'éco-boutique "Tribu" incite les habitants à trier davantage leurs déchets contre des "Sioux", une monnaie virtuelle qui permet d'obtenir des remises dans la petite dizaine de commerces partenaires. L'objectif : améliorer le recyclage des matériaux qui peuvent être valorisés et densifier l'activité en centre-ville.
Une enseigne orange au logo mystérieux a fait son apparition rue Gornet-Boivin, à Romilly-sur-Seine (Aube). Un symbole euro et une coiffe indienne marquent l'entrée de l'éco-boutique "Tribu". Après avoir téléchargé une application, sac en main, les curieux viennent y déposer jusqu'à treize types de déchets. Canettes, bouteilles et même cartouches d'imprimantes sont scannées puis déposées dans des bacs. Certains déchets sont broyés sur place et d'autres comme les matériaux électroniques seront ensuite envoyés dans d'autres centres de tri pour être recyclés.
Un geste simple, bénéfique aux habitants et aux commerçants
Chaque objet rapporte des "Sioux". Comptez 8 Sioux pour une bouteille, 10 pour une canette. Cette cagnotte virtuelle peut être utilisée dans les commerces partenaires et permet de vous faire économiser de l'argent (réel cette fois-ci) sur vos achats du quotidien. Pour Sanoussy Dramé, habitant du secteur, ce service est alléchant : "Si on peut à la fois jeter, trier nos déchets et gagner de l'argent c'est un plus".
Pour le maire de la commune, cette éco-boutique répond à un besoin essentiel : "Il est prouvé en France que moins de 60 % des déchets valorisables en centre-ville sont recyclés, il y a donc 40 % de déperdition". Grâce à l'éco-boutique "Tribu", Romilly-sur-Seine entend bien devenir un des meilleurs élèves en matière de recyclage. Derrière ce concept, la ville veut aussi augmenter les flux de passants et les attirer dans les commerces de proximité.
"C'est une boutique, pas une déchetterie"
Le lieu est pensé comme un endroit de partage entre habitants où la collecte de déchets n'est pas l'unique service proposé. L'éco-boutique est aussi dotée d'une boîte à livres et prochainement d'un distributeur de glaçons et de sandwichs. Elle a été imaginée pour être la plus accueillante possible. "C'est une boutique, pas une déchetterie, elle a tout lieu de rester propre, on va y faire ses courses" rappelle Olivier Choiselat, PDG de Larbaletier (l'entreprise qui a créé le concept).
Le groupe Larbaletier fournit déjà ses machines de tri aux grandes surfaces. Avec cette première éco-boutique, le tri vient directement au contact des habitants, et visiblement ça marche : "On a déjà huit autres territoires qui nous accompagnent et qui sont au bord de la signature pour ce type de lieux". Pour qu'un maximum de personnes puissent bénéficier du concept, utiliser leur application dans différents lieux et ainsi cumuler un maximum de "Sioux", quatre nouvelles éco-boutiques devraient voir le jour prochainement dans l'Aube.