En cette période si particulière, Nicolas Panay, organisateur du festival "Court en Scène", présente chaque jour un court-métrage sur Facebook. Le film qui aura le plus de réactions recevra le prix "Court en ligne" au mois de novembre durant l'édition 2020.
À chacun sa contribution en temps de crise. Depuis le 16 mars, Nicolas Panay met en ligne à 16 h précise un court-métrage sur la page Facebook de "Court en Scène" Troyes.
Ces films de moins de 30 minutes ne font pas partie de la programmation 2020 de ce festival spécialiste du genre. Au contraire, ils sont tous antérieurs à 2018, ce qui donne l'opportunité de visionner ou revisionner de belles réalisations. "Ça permet de faire revivre des œuvres qui ne tournent plus dans les circuits. On leur redonne une deuxième jeunesse ", explique Nicolas.
"L'idée est de tenir ce rendez-vous tout le long du confinement dans la mesure du possible"
- Nicolas Panay, organisateur de "Court en Scène"
La publication qui obtiendra le plus de partage et de "like" additionnés recevra le prix "Court en ligne". Une nouvelle récompense qui sera décernée lors de la 5e édition au mois de novembre.
Des professionnels du cinéma sensibles à la démarche
Pour l'instant, le plus vieux film sélectionné par ce cinéphile date de 1997. Et pourquoi ne pas proposer également des courts-métrages des années 60 ? Nicolas cherche. Il échange avec les sociétés de production, de distribution et les réalisateurs. "Je leur explique la démarche et je leur demande s'ils ont des films qu'ils auraient envie d'utiliser dans ce cadre-là."L'appel a été entendu. "Dès que Nicolas m'a appelé pour participer, la réponse a tout de suite été oui avec un gros enthousiasme, raconte Alexandre Gavras, réalisateur, fils de Costa Gavras. C'est vraiment une occasion inespérée de voir des courts-métrages de très haute qualité."
En ligne, signé par ce cinéaste : "Tueurs de petits poissons", un film tourné en 1998, nommé aux Césars qui a reçu plus de 50 prix. Cette mise à disposition des copies se fait sur la base du volontariat sans monétisation des oeuvres.
Se distraire tout en valorisant un art méconnu
Au-delà du concours en ligne, l'objectif est clair : continuer à bénéficier d'une activité culturelle. "En ce moment si particulier, je pense qu'on peut trouver dans le court-métrage une forme de réouverture sur le monde, de réenchantement.""On peut arriver à faire des choses en ligne. Cela concerne aussi la musique, le théâtre, etc."
- Nicolas Panay, organisateur de "Court en Scène"
Être confiné ne doit pas rimer avec s'ennuyer. Cet aubois espère que ce moment permettra à tous de retrouver le plaisir des choses simples, fondamentales, trop souvent mises de côté faute de temps.
Si vous êtes cinéphiles ou tout simplement curieux, vous avez jusqu'au lever du confinement pour découvrir ces courts-métrages. Nicolas précise : "Je retirerai toutes les vidéos à la fin. Ce ne sont pas des films qui ont vocation à devenir public. C'est vraiment pour le temps de la crise."