Congrès de la FNSEA à Troyes : pression des agriculteurs sur le ministre

Les agriculteurs ont durci le ton avec Stéphane Le Foll à l'occasion de sa venue pour la clôture du Congrès national de la FNSEA à Troyes.

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"Travaillez plus et mieux"

Après dix mois de relative cordialité, la puissante FNSEA a durci le ton envers le ministre de l'Agriculture lors de son congrès annuel à Troyes, lui demandant sans détour de "travailler plus" et "mieux". Stéphane Le Foll n'est pas arrivé dans une salle conquise (voir le compte-rendu de notre correspondante locale dans la vidéo ci-dessous - JT 12/13 du 28/03/2013) .

Venu clore le congrès du premier syndical agricole du pays, il a "bien compris que (...) l'effet de (son) arrivée a été moins salué que l'arrivée de Xavier Beulin en marinière". Le président de la FNSEA portait ce vêtement devenu l'un des emblèmes du made in France, mais avec des rayures vertes, de nature à plaire aux agriculteurs. "Vous devez travailler autrement: travailler plus et travailler mieux", a enchaîné le responsable syndical à l'intention de Stéphane Le Foll.

Les principaux motifs de mécontentement :

  • le projet d'agroécologie défendu par le ministre. Stéphane Le Foll est un fervent défenseur du "produire autrement" qui vise à conjuguer performance économique et écologique, mais n'enthousiasme pas la FNSEA. L'organisation dénonce déjà l'empilement de normes environnementales auxquelles sont confrontés les agriculteurs.
  • le sentiment que la FNSEA, pourtant majoritaire, n'est pas suffisamment écoutée. Sur ce point, le ministre a assuré "avoir parfaitement conscience" que la FNSEA est le syndicat majoritaire, face à la Coordination rurale (plutôt à droite) et la Confédération paysanne (apparentée à gauche).
  • la situation des éleveurs. Sur ce point, le syndicat ne veut plus de "bavardages" et demande des mécanismes qui permettent aux éleveurs de "répercuter nos charges dans nos prix". Le ministre a annoncé que le projet de modification de la Loi de modernisation de l'économie (LME) a été soumis au Conseil d'Etat, avant d'être présenté en juin par le gouvernement. Cette loi, qui régit les relations commerciales entre agriculteurs, transformateurs et la grande distribution doit intégrer aux contrats négociés des "clauses de renégociation" quand des hausses de coûts de production sont constatées.
    Le ministre a aussi annoncé une réunion consacrée à la filière lait sur le sujet le 8 avril. Les éleveurs sont confrontés à la hausse des prix des céréales qui renchérit considérablement le coût de l'alimentation pour leur bétail. Il faudrait payer le litre de lait à l'éleveur laitier trois centimes de plus pour lui permettre d'absorber ces charges supplémentaires, demande M. Beulin.
    Mais "les négociations commerciales ont été particulièrement difficiles" cette année "et ne permettent pas d'obtenir ce que nous demandons". Dans ces conditions, la FNSEA a appelé à manifester dans les départements le 12 avril sur le thème "Sauvons l'élevage français". Et elle compte organiser le 23 juin une grande journée de l'élevage à Paris.
  • certaines propositions françaises pour la future Politique agricole commune notamment la prime aux 50 premiers hectares
"On peut toujours améliorer son travail", a répondu le ministre, et "je comprends l'attente" notamment dans les secteurs en crise, le lait, le secteur porcin en Bretagne, les volaillers avec Doux... "J'essaie de faire passer mes messages" mais "on ne le fera pas en étant contre les agriculteurs", a assuré le ministre socialiste, bien conscient que les agriculteurs votent traditionnellement plutôt à droite.

Xavier Beulin, qui entame sa 3e et dernière année de mandat à la tête de la FNSEA, espère avoir été entendu par le ministre. Et comme pour officialiser ces échanges, il lui a offert en fin de congrès sa marinière après une fraîche poignée de main.
Source : AFP


Ambiance "fraîche" à l'arrivée du ministre (JT 12/13 du jeudi 28 mars 2013)

Une première à Troyes

Pendant 3 jours, c'est dans l'Aube, à Troyes, que s'est déroulé le grand rendez-vous annuel de la profession. Le 67e congrès annuel de la FNSEA (Fédération national des Syndicats d'exploitants agricoles) a rassemblé 1200 personnes venues de toute la France.

Y ont été abordées les questions du rôle et de l'évolution de la PAC, ainsi que de la productivité du secteur. Est notamment intervenu sur cette question Louis Gallois, le Commissaire général à l'investissement.

La réforme de la PAC est également bien sûr au coeur des discussions.
Pour en savoir plus sur le sujet, voici une synthèse des textes réglementant l'agriculture au niveau européen


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Retrouvez le programme complet du congrès sur le site de la FNSEA

 

 

Introduction du Congrès : "Trêve de bavardages, agissez !"

C'est par ces mots que s'est ouvert mardi 26 mars le congrès. Dès son ouverture, le premier syndicat agricole français FNSEA a réclamé des actions immédiates en faveur de l'élevage "en détresse" et menacé d'envoyer ses militants dans les rues.
"Décidez maintenant, vous avez des moyens!", a lancé depuis Troyes le secrétaire général de la FNSEA, Dominique Barrau, au gouvernement, selon
le texte de son allocution transmis à l'AFP.
La FNSEA veut que les éleveurs soient autorisés à "répercuter leurs charges dans leurs prix", a-t-il expliqué. "Tout le monde sait que les charges des éleveurs ont explosé. Tout le monde sait que sans hausse des tarifs rapide et substantielle, c'est la disparition de l'élevage au profit de la végétalisation (au profit des cultures, ndlr) qui s'organise et c'est insupportable", a lancé M. Barrau. "Ce qui manque le plus aujourd'hui aux éleveurs, ce ne sont pas quelques aides supplémentaires, complexes... (...) C'est la capacité à répercuter nos charges dans nos prix. Alors trêve de bavardages, Mesdames et Messieurs les ministres, Agissez ! Bougez ! Défendez!".
Joint par l'AFP, Dominique Barrau a mis en avant "la détresse" des éleveurs, "toutes régions et tous secteurs confondus", devant "des prix qui n'arrivent pas à remonter et des revenus qui baissent".
"Depuis le salon de l'Agriculture, il ne s'est rien passé. S'ils travaillent, on ne s'en est pas aperçu", relève M. Barrau, renvoyant aux promesses du Premier
ministre Jean-Marc Ayrault de réviser la loi LME qui régit les rapports entre producteurs, industriels et distributeurs. "Il faut d'abord agir sur le prix: rouvrir, comme le ministre l'a promis, le chantier de la LME (la Loi de modernisation de l'économie) pour permettre de répercuter systématiquement les hausses de certaines charges", comme le pétrole ou les protéines végétales importées pour nourrir le bétail.
"La seule réponse du ministre (Stéphane Le Foll) est +Produisons autrement+, mais, pour nous, ce qu'il faut, c'est +Vendre autrement+", a indiqué le responsable. Evoquant "l'exaspération" des éleveurs, la FNSEA promet une mobilisation de ses troupes.
Le syndicat a lancé un appel à manifester dans tous les départements pour la journée du 12 avril, sur le thème "Sauvons l'élevage français".
Après cette mobilisation dans les régions, un nouvel appel, national celui-là, devrait être lancé pour le mois de juin à Paris, "avec les bêtes, pour se faire
entendre directement des consommateurs et des concitoyens", a précisé M. Barrau. 
(Source : AFP)




Au coeur des préoccupations : la directive "Nitrates"

Au coeur des discussions du Congrès, la question de la directive "nitrates", sujet qui préoccupe au plus haut point les exploitants. Bruxelles veut réduire les apports en azote - reponsables de la pollution de l'eau aux nitrates - dans les cultures. Or l'azote est indispensable dans les cultures de colza et de blé notamment. Solution préconisée par Bruxelles : épandre moins longtemps et stocker plus, solution qui soulève un tollé dans la profession, arguant des coûts exorbitants que cela engendrerait pour la filière.


Voir notre reportage (JT 12/13 lundi 25 mars)

La cité auboise s\

 



Le Cub3 dans les starting-blocks

C'est la première fois que Troyes accueille ce Congrès national. Reportage dans les coulisses du CUB3, où sont attendus plus de mille agriculteurs venus de toute la France. Les agences de voyage ont aussi été sur le pont pour accueillir les congressistes.

Voir notre reportage (JT 19/20 lundi 25 mars)


Le Congrès : laboratoire pour l'hôtellerie auboise


Au printemps 2014 doit sortir de terre le futur Centre des Congrès de Troyes. Son auditorium pourra accueillir jusqu'à 800 personnes. La structure va permettre d'organiser davantage de congrès dans la ville, plus d'une dizaine par an. Face à ce nouvel équipement, l'hôtellerie a-t-elle les moyens de répondre à la demande de l'afflux des visiteurs ? 

Voir notre reportage (JT 12/13 du mardi 26 mars 2013)


Débarquement des congressistes à Troyes

1200 agriculteurs venus de toute la France sont attendus pour ce congrès national. Une première dans la ville de Troyes. Autant dire que l'arrivée des congressistes s'est faite remarquer.

Voir notre reportage (JT 19/20 du mardi 26 mars 2013)


 



 

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