Coronavirus : dans l'Aube, les archives départementales lancent une collecte de témoignages

Depuis mardi 21 avril 2020, les Aubois, confinés ou non, peuvent témoigner sur le site du conseil départemental de l’Aube afin de raconter leur vie durant le confinement, et ce, jusqu’à sa fin. 

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Les archives départementales de l’Aube lancent une nouvelle collecte de témoignages. Une collecte ouverte à tous les Aubois, pas uniquement les Troyens, de tous âges, de toutes professions et consacrée à la vie en confinement. Elle se fera en trois temps. Dans un premier temps, les intéressés peuvent se rendre sur le site du conseil départemental pour s’inscrire, et seront par la suite contactés par les archives départementales pour un entretien téléphonique. Dans un second temps, ces mêmes personnes seront contactées après le confinement. Et dans un troisième temps, elle seront recontactées un an après l’épidémie. 

 

 

Un travail précieux pour les historiens

"Il est extrêmement important, face à une situation aussi inédite que celle-ci à notre époque, que nous recueillons des témoignages pour que les historiens dans plusieurs années puissent étudier cette période, explique Nicolas Dohrmann, directeur des archives départementales de l’Aube. Nous allons bien évidemment recevoir des documents écrits administratifs, mais il est également important pour nous d’ouvrir cette collecte à tous les habitants. Car sans biaiser le regard des historiens, les documents administratifs manquent du relief humain."  

Il n’y a pas de profil type de témoins au contraire, plus ils seront variés, plus ce sera intéressant.
- Nicolas Dohrmann, directeur des archives départementales de l'Aube
 

Nicolas Dohrmann aimerait recevoir au moins une quarantaine de témoignages sur le long terme : "nous espérons vraiment que les gens accepteront de répondre à nos questions, pas uniquement durant le confinement. Car c’est aussi l’après-confinement direct et dans un an qui apporteront des éléments de réponses aux historiens. Il n’y a pas de profil type de témoins, au contraire, plus ils seront variés, plus ce sera intéressant. Que la personne habite en ville ou à la campagne, qu’elle télétravaille ou non, qu’elle soit jeune ou plus âgée, c’est cette diversité qui rendra la collecte intéressante !"

Les archives craignent toutefois que la pudeur des gens les bloque concernant leur envie de témoigner : "C’est naturel de ne pas vouloir partager sa vie avec tout le monde. Il faut avoir conscience que le témoignage sera encore disponible aux archives 60 ans après la fin de l’épidémie avant d’accepter. Cela peut effrayer et c’est normal. Néanmoins, il s’agira bien d’un témoignage cadré qui n’a rien à voir avec du voyeurisme. Même si de prime abord ça peut effrayer, il n’y a en réalité pas de raison de l’être." 

Certaines archives départementales ont lancé une collecte de témoignages écrits et de dessins, une idée qui a séduit le département de l’Aube, qui a malgré tout préféré privilégier le contact et les témoignages oraux.
 
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