Le maire de Troyes et président de l'agglomération Troyes Champagne Métropole, François Baroin, a annoncé ce mardi 13 avril la distribution de 150.000 masques pour les habitants de Troyes et de son agglomération. Il a aussi souhaité des tests dans les Ehpad le plus rapidement possible.
150.000 masques alternatifs (lavables et réutilisables) seront distribués gratuitement à l'ensemble des 175.000 habitants de Troyes et de son agglomération entre le 22 avril et le 7 mai a annoncé le président de Troyes Champagne Métropole, François Baroin, ce mardi 13 avril. "C'est un effort que fait la collectivité mais c'est de notre responsabilité", a affirmé l'édile. Comment imaginer le déconfinement progressif, comment imaginer le redémarrage de l'économie si nous n'avons pas de quoi nous protéger nous-même et protéger les autres?"
La distribution sera priorisée. Les habitants âgés de plus de 70 ans et ceux de plus de 50 ans seront servis les premiers. "Les personnes de plus de 70 ans seront contactées chez elle puis un agent de la ville viendra leur remettre le masque à leur domicile", a expliqué François Baroin, indiquant que les maires de chaque commune seront responsables de la distribution. Pour les plus de 50 ans, un coupon sera envoyé par courrier, les masques pourront ensuite être récupérés dans un équipement de proximité.
Avec les mêmes modalités (courrier, coupon, sites de distribution), les masques seront ensuite donnés aux plus de 40 ans à compter du 27 avril, et aux plus de dix ans à compter du 4 mai.
D'ici au 7 mai, l'intégralité des habitants de Troyes Champagne Metropole seront donc équipés à l'exclusion des enfants de moins de 10 ans pour lesquelles il a été choisi de ne pas procéder à une distribution. Des masques dont la grande majorité devrait être réalisée par des entreprises du département.
Une aide au déconfinement
Qu'en pensent les professionnels de santé? Au CHU de Troyes, Pascale Chauveau-Jouve, chef du service Médecine interne et maladies infectieuses, estime que c'est plutôt une bonne idée. "Les masques alternatifs, c'est mieux que rien, ils permettent de limiter la projection des gouttelettes, même s'ils sont moins protecteurs que les masques chirurgicaux ou les masques FFP2. Si l'on continue de bien respecter les gestes barrières, cela peut permettre de limiter les risques et d'aider au déconfinement."Cela éviterait que l'on croise des habitants qui font leurs courses en portant des masques FFP2 censés être réservés au personnel soignant et aux malades. Cela me désole alors que jusqu'ici je n'en ai même pas à distribuer aux patients touchés ou qui sortent de mon service."
- Pascale Chauveau-Jouve, chef du service Médecine interne et maladies infectieuses au CHU de Troyes
Du côté des pharmaciens, même constat. Yves Noizet, président du syndicat des pharmaciens de l'Aube y voit aussi une préparation au déconfinement en toute sécurité. Il s'avoue ravi de la décision. "A longueur de journée, des clients viennent me demander des masques et je dois répéter à longueur de journée que je n'en ai pas à vendre. Nous n'avons pas reçu de dotations de l'Etat ni de la région pour fournir des masques aux patients. Les seuls dont nous disposons sont pour le personnel médical". Un soulagement donc, pour le quotidien des pharmaciens, selon lui.
Le pharmacien souhaite même aller plus loin. "Nous pourrions avoir le droit de vendre ces masques en textile sous certaines normes et qualités officielles requises et selon un prix d'achat et de vente qui serait réglementé". Et d'achever :"Vu l'urgence de la situation, n'importe quelle protection est mieux que rien. Moins on contaminera les gens, plus vite on sortira de la crise. Pour rappel, ces masques alternatifs ne servent qu'à protéger les autres. Si tout le monde le fait, on se protège soi-même aussi."
Prêt à rouvrir les écoles le 11 mai
Autres annonces lors de ce point presse, François Baroin s'est donné pour objectif de réaliser des tests dans l'ensemble des Ehpad de l'agglomération dès la semaine prochaine et même de permettre à chacun de se faire tester avant le 11 mai. Même si, "il est très compliqué de se procurer un nombre de tests suffisants". Le président de l'agglomération Troyes Champagne Métropole a par ailleurs confié avoir parlé avec le ministre de l'Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, et s'est dit prêt à "rouvrir les écoles et les cantines le 11 mai".