L'Institut français du textile et de l'habillement (IFTH) basé à Troyes (Aube) a organisé les mercredi 27 et jeudi 28 mars une campagne de mesure de morphologie en 3D. Les dernières technologies ont été utilisées.
Pendant deux jours, une campagne de prise de mesures fort originale s'est déroulée à Troyes (Aube). Ce n'est pas la première à y être menée, mais il n'y en avait pas encore eu en 2024.
L'initiative vient de l'Institut français du textile et de l'habillement (IFTH). Ce dernier est associé à une start-up (ou jeune pousse) basée à Paris, Fringuant. Du mercredi 27 au jeudi 28 mars 2024, un peu moins d'une centaine de personnes volontaires a répondu présente, sollicitée via des campagnes de communication à l'université et à l'IUT, via la presse, etc. Ce qui satisfait grandement les équipes du projet.
Le but : que les mensurations prises servent à la sélection de tailles plus judicieuses de vêtements. Des applications pour la santé existent également.
Sollicité par France 3 Champagne-Ardenne, François Pezeril, chef de projet habillement au sein de l'IFTH, explique qu'"une solution digitale a été développée utilisant une intelligence artificielle permettant de traiter des données images. C'est-à-dire en vous prenant en photo. L'outil en train d'être développée permettra d'obtenir des mensurations corporelles afin de vous permettre par la suite, lorsque vous allez vouloir acheter vos vêtements en ligne, d'être bien guidé sur la bonne taille à commander."
Les mesures s'opèrent en plusieurs étapes. D'abord une traditionnelle : mesures corporelles au mètre-ruban, "comme chez le maître-tailleur pour l'élaboration d'un costume sur mesure". Une vingtaine de points de mensurations corporelles sont concernés.
C'est ensuite que la technologie intervient. "Puis on prend des photos à destination de la solution digitale de Fringuant, que l'IFTH accompagne dans le développement de leur outil. L'intelligence artificielle va analyser ces images, et la solution va déterminer des mesures sur les mêmes points de mesures corporelles."
Ensuite, "une troisième technologie va permettre de manière très exhaustive de mesurer la morphologie de la personne, et de prendre ses points de mesures corporelles. Nous sommes équipés d'une cabine 3D, c'est un scanner qui permet avec une vingtaine de capteurs d'analyser la personne sous différents angles. Et de générer des avatars, des nuages de points, qui permettent de reconstituer une forme en 3D." Elle ressemble un peu à une grande cabine d'essayage dans un magasin, mélangée avec une cabine téléphonique et plongée dans le noir.
Une référence en la matière
L'IFTH est "connu et reconnu pour mener à fréquences régulières ce qu'on appelle des CNM : des campagnes nationales de mensurations. La dernière que l'IFTH a réalisé avait débuté en 2006 et s'était finie en 2012. Durant ce laps de temps, on avait scanné 12 000 personnes sur le territoire français : hommes, femmes, enfants."
Il faut dire que cet institut est une référence technique et industrielle en ce qui concerne les secteurs du textile, de l'habillement, et de la mode. "On est sollicité pour suivre ces tendances, ces évolutions morphologiques, et pouvoir mieux transmettre les informations-clés. Les connaissances du corps humain permettent aux différents industriels de concevoir des modèles opportuns permettant aux clients d'avoir une aisance au porter. Ces campagnes permettent de connaître l'évolution des tailles et du poids de la population dans le temps."
Important pour la santé aussi
Les données récoltées, in fine, permettent d'avoir les tailles les plus ajustées possibles. Mais l'application est également médicale. "On essaye de collecter des données précises, exhaustives, dont on peut imaginer qu'elles seront utiles au secteur médical. Beaucoup d'équipements vont au plus proche des patients."
"Que ce soit des dispositifs pour placer des capteurs sur la peau, l'élaboration de bas de contention avec le bon niveau de pression au bon endroit... Pour arriver à développer ces produits, il faut des connaissances approfondies de la morphologie des personnes à équiper." Il souligne que les générations n'ont pas les mêmes morphotypes que celles précédentes. L'humain est plus grand en 2000 qu'en 1950. C'est à prendre en compte.