Jack Krine est l'une des personnalités invitées au cours d'une série de conférences portant sur l'ufologie, organisée à Troyes (Aube) ce samedi 16 novembre 2024. Ancien pilote de chasse dans l'Armée de l'air, il témoigne avoir fait la rencontre d'un objet volant non-identifié (Ovni) alors qu'il effectuait une patrouille à bord de son avion dans les années 70.
Ne les appelez plus objets volants non-identifiés (Ovnis). Préférez le terme Phénomène aéronautique non-identifié (Pan), employé notamment par le Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non-identifiés (Geipan), un très sérieux office officiel français dont les prémices remontent aux années 70.
Le terme a aussi les faveurs des organisateurs d'une série de conférences données sur le thème de l'ufologie au sein du cinéma CGR de Troyes (Aube), ce samedi 16 novembre 2024. France 3 Champagne-Ardenne avait expliqué les raisons de l'organisation de cet évènement.
Intitulé Ovni : la fin d'un secret ?, le cycle insiste sur le point d'interrogation. "Il ne s'agit pas d'affirmer que c'est la fin du secret" sur le sujet, "mais d'interroger" si ce secret est voué à disparaître, expose dans son préambule Paul Plumat. Il s'agit du co-organisateur (avec Micke Div), et d'un réalisateur à l'origine de la chaîne Youtube dédiée à l'ufologie, The UAP Show (consulter son projet de court-métrage documentaire sur la stigmatisation des personnes ayant témoigné avoir vu des Ovnis dans la vidéo ci-dessous)..
La réflexion fait écho à l'actualité ovnie, si l'on peut dire, aux États-Unis. Très officiellement, le Congrès américain a procédé à de nouvelles auditions mi-novembre 2024. De précédentes sessions avaient eu lieu à partir du début des années 2020. Des vidéos troublantes ont été divulguées. Des pilotes de chasse américains ont témoigné.
Salle comble pour les Ovnis (ou Pan)
Plus près de chez nous, il existe Jack Krine (et il n'est pas le seul). Ancien pilote de chasse au sein de l'Armée de l'air française, son témoignage est bien connu. Il en a fait profiter l'auditoire qui s'était réuni à Troyes, faisant salle comble. Au point que parmi les 125 personnes présentes, certaines se sont massées contre les marches et les murs.
Après sa retraite (c'est à partir de ce moment où il a osé en parler publiquement), il est demeuré chef de patrouille en meeting aérien. Sa renommée dans le milieu est manifeste. Le ciel n'est jamais loin, les caméras non plus. Y compris celles de France 3, quand c'est Élise Lucet qui l'interviewe sur le plateau : un extrait de la fameuse interview est diffusé en amont de sa prise de parole (voir la vidéo en entier ci-dessous).
Le portrait de ce monsieur en blouson d'aviateur est aussi impressionnant que sa moustache. Il est présenté comme étant né en plein conflit mondial, en 1944, son berceau presque "mitraillé" par un aéronef allemand. Il intègre l'Armée de l'air en 1963, fait ses armes à la 10ᵉ escadre de chasse de Creil, celle à qui l'on a confié la mission, en 1914, de défendre le ciel de Paris. "J'ai connu quatre crashes aériens", et il a bien failli y rester (dont l'un à Saint-Dizier, Haute-Marne). Il a terminé sa carrière comme instructeur à Air France.
Les faits dont il atteste remontent au 23 septembre 1973 (il insiste sur l'année, 1975 était régulièrement évoquée). Sa rencontre le met face à un engin de "49 mètres de long, à la luminosité extraordinaire". Difficile d'en discerner les détails ou d'en apprécier les mesures lorsque l'on se trouve dans le ciel en pleine nuit.
Le contexte d'alors, c'est celui de la Guerre froide. "On partait à deux avions de nuit. Ce soir-là, j'étais chef de patrouille. Mon collègue était aussi un fier chasseur."
"Pendant que je surveille le ciel, je vois comme un avion de ligne, un objet volant. Je préviens le contrôle aérien car ça peut être un danger. Le contrôleur aérien me dit qu'il ne le voit pas, alors que moi, je vois qu'il se rapproche."
Le contrôleur aérien me dit qu'il ne le voit pas, alors que moi, je vois qu'il se rapproche.
Jack Krine, ancien pilote de chasse
"Là, on se transforme en police du ciel." Ceci dans le cadre de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan). "C'est l'une des premières fois. Il faut savoir qui vole dans notre ciel sans autorisation."
Il n'a pas peur. Il décrit plutôt une forme d'excitation, de nécessité d'agir vite pour assurer sa mission de soldat de l'air. Au besoin, son avion est équipé "de canons, de missiles. On aurait pu faire feu si le contrôleur aérien nous avait confirmé la présence" d'un aéronef.
Une traque impossible
Mais la tâche est moins aisée que prévu. "On se rapproche, et en une micro-seconde, il s'éloigne à la vitesse de la lumière. Alors que nos avions approchaient des 2400 km/h." En somme, il décrit là ce qu'on pourrait qualifier d'impossibilité physique et technologique.
"Ça nous laisse sur place, donc on revient en vitesse normale. On continue l'entraînement. Et là, ça réapparait, comme un troisième avion de chasse venant en observer deux autres. On reprend le dialogue avec les contrôleurs : qu'est-ce que ça vient foutre là ?" Nouvelle position offensive des deux chasseurs, "et là, à une distance de 300 mètres, ça redisparaît et nous laisse sur place".
"On reprend pour la troisième fois notre entraînement, il nous reste encore un peu de pétrole. Et ça réapparait, ça nous fonce dessus, et ça nous laisse sur place. Je n'ai pas connaissance, en ma qualité de pilote, d'un engin aux capacités pareilles." Une chose est sûre pour lui : cette chose ne s'est "jamais montré menaçante".
Je n'ai pas connaissance, en ma qualité de pilote, d'un engin aux capacités pareilles.
Jack Krine, qui affirme avoir croisé un Ovni
Il explique qu'il n'est pas possible qu'il affabule. "Ce n'est pas un problème d'oxygène ou un malaise. Il y avait deux pilotes, avec deux perceptions différentes." À leur retour à la base, le contrôleur aérien est "parti". Le pilote de chasse décide donc de ne pas en parler... "dans un premier temps".
Un long silence avant d'oser parler
Interrogé sur les changements que lui ont apporté l'expérience qu'il explique avoir vécue, Jack Krine disserte sur quelques considérations métaphysiques. "Que dirait un Gaulois s'il voyait l'avion de Blériot le survoler ?" Avant que son interlocuteur, Paul Plumat, ne recentre le sujet, il aborde "le tabou" pesant sur ce type de phénomène.
"On s'est fait l'écho d'aéronefs apparus avec capacités qu'on n'est pas capable de produire. Ce n'est ni rare ni courant pour un aviateur. Je connais au moins dix collègues pilotes de ligne ou de chasse" à narrer une expérience semblable (mais en privé).
Il ne saurait dire si on assiste à la "fin du secret" faisant l'objet de cette série de conférences. Pour lui, ce serait le cas si un jour apparaissait "ce qui est derrière" ce phénomène. Et ajoute que de telles observations, comme la sienne, comme celles des pilotes de chasse américains, ont tendance à se multiplier en temps de guerre, lorsque l'époque est troublée et émaillée de conflits. Ce qui est plutôt le cas actuellement (voir le cinéma où a lieu la conférence sur la carte ci-dessous).
Jack Krine s'attend donc à ce qu'un jour, "quelque chose va forcément se manifester". Quelle que soit sa nature, qu'il ne se hasarde pas à définir concrètement. De vifs applaudissements concluent l'exposé de l'ancien pilote de chasse.