Manifestations pour les salaires : "je ne me chauffe qu'à 17 degrés"

Dans de nombreuses villes de France et en Champagne Ardenne, des milliers de manifestants ont défilé pour leur pouvoir d'achat, pour une hausse des salaires et des retraites. La hausse des prix de l'énergie, de l'alimentation mais plus généralement du coût de la vie rendent le quotidien de plus en plus difficile. Témoignages dans le cortège à Troyes (Aube).

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Patricia est comptable depuis 1990 à la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) à Troyes (Aube). Cette déléguée CGT, qui bat le pavé une fois de plus, avoue sans détour être dans la précarité. Son salaire est de "1.700 euros net par mois, pas d'augmentation depuis 10 ans et à la mi mois je suis dans le rouge". C'est donc sans hésitation que cette syndicaliste prend place dans le cortège défilant dans les rues troyennes.

Et la crise énergétique n'a fait que noircir la colonne dépenses de son budget. "Je me chauffe qu'à 17 degrés, la voiture c'est un plein par mois". Elle ajoute : "plus de viande, pratiquement plus de légumes frais et de fruits frais, on en est là malheureusement". Quand aux vacances : "plus de vacances, je suis partie l'année dernière  grâce à mes enfants".

Pour Corine, le constat est le même et la peur est grandissante. Cette infirmière dans le privé, part en retraite en février. "Aujourd'hui j'ai un revenu de 1.700 euros, qui va basculer donc à 1.000 euros. Avec 1.000 euros, ça va être très compliqué de payer son loyer, de s'alimenter, de se déplacer." 

Corine l'affirme : "aujourd'hui, nous sommes là pour lutter, pour l'augmentation des salaires. Un salaire à 2.000 euros, ce n'est pas de trop quand on voit aujourd'hui le coût de la vie", conclue-t-elle en affichant un sourire crispé.

"On perd du pouvoir d'achat depuis des années"

Rudy est professeur de mathématiques au collège Pierre Brossolette à La Chapelle-Saint-Luc (Aube). Rudy, 14 ans d'ancienneté est syndiqué au Snes FSU. Il est en colère contre "le candidat Macron et le ministre Pap Ndiaye" (le ministre de l'Éducation nationale).

Il estime que les revalorisations promises ne sont pas au rendez vous. Il touche 2.000 euros par mois. "J'ai conscience que c'est au dessus de la moyenne, mais quand on voit l'inflation des prix : non ce n'est pas suffisant. On perd en pouvoir d'achat depuis des années, et là ça va continuer. Aujourd'hui, on nous annonce aucune revalorisation pour les milieux et fins de carrière comme moi."

Ce jeudi 29 septembre 2022, ils étaient près de 500 à manifester dans les rues de Troyes.

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