Dans un communiqué, François Baroin, le maire de Troyes, évoque les liens forts entre lui et l'ancien président. Un message très puissant que nous retranscrivons ici, quelques heures après l'annonce de la mort de Jacques Chirac.
"D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours connu Jacques Chirac", le texte d'hommage de François Baroin, maire de Troyes, commence ainsi. Publié quelques heures après l'annonce publique de la mort de l'ancien président de la République. Il se souvient de ce jour où l'ancien chef de l'Etat posa sa main imposante sur sa tête, son "regard intense et bienveillant." François Baroin évoque sa tristesse, son grand chagrin. Il explique que lui et Jacques Chirac ne se sont jamais quittés.Sa disparition est, pour moi, d'abord une infinie tristesse, un grand chagrin, inconsolable
-François Baroin, maire de Troyes
Les liens entre les deux hommes ne datent pas d'hier. Après la mort de son père, François Baroin dira trouver chez Jacques Chirac la figure d'un second père. C'est d'ailleurs lui en février 1987 qui annonce à François la mort tragique de son père, haut fonctionnaire, ancien sous-préfet de l'Aube, disparu dans un accident d'avion au Cameroun. Jacques Chirac n'aura de cesse de prendre le jeune François Baroin, alors âgé de 22 ans, sous son aile. "Nous ne nous sommes jamais quittés et Jacques Chirac a toujours été présent lorsque les épreuves ont touché ma famille. Un mercredi soir d'hiver 1987, c'est lui, Premier ministre, qui est venu m'annoncer la mort de mon père et après un discours bouleversant devant son cercueil m'a promis qu'il trouverait toujours le temps nécessaire pour moi".
Le lien est politique, mais pas seulement. Ainsi, Claude, la fille de Jacques Chirac, va-t-elle présenter au maire de Troyes ses amies parmi lesquelles Michèle Laroque avec qui François Baroin est en couple. Des liens intimes entre François Baroin et la famille Chirac que rien ne pourra estomper."Une intimité attentive et respectueuse"
Le maire de Troyes se dit redevable à Jacques Chirac de l'avoir encouragé, soutenu et éclairé dans son engagement politique, de lui avoir transmis "la fidélité, le respect mutuel" qui ont toujours été "les marqueurs de leur relation". Et de souligner combien il lui est redevable de lui avoir accordé sa confiance en lui donnant ses premières responsabilités ministérielles. Et de terminer en indiquant que la France perd "un grand serviteur".
Je lui suis infiniment redevable de m'avoir encouragé soutenu et éclairé dans mon engagement politique
- François Baroin, maire de Troyes
L'élu gaulliste détaille dans son message le respect mutuel qui les a unit et termine en disant "je le pleure comme un fils". Son texte traduit une émotion filiale marqué par une grande proximité. "Jacques Chirac était déjà là dans ma vie d'enfant comme une grande figure tutélaire forgée dans la fidélité et l'amitié que mon père et lui avaient nouées à Sciences-po dans les années 50. Je me souviens de sa main imposante posée sur ma tête, de son regard intense et bienveillant, de ses appels téléphoniques des dimanche soirs, de tous ces gestes ordinaires qui au fil du temps ont tissé une intimité attentive et respectueuse".
"Sa disparition est, pour moi, d'abord, une infinie tristesse, un grand chagrin, inconsolable. Ami de jeunesse de mon père, il constituait avec lui l'exemple de ces hommes dont l'enfance marquée par la guerre en avait fait des êtres rares, puissants, profondément républicains et enracinés dans l'amour de la France".
Avec la disparition de Jacques Chirac, la France perd un grand serviteur qui a aimé sincèrement les Français et dont le regard empreint de bonté sur les mondes qui l’ont entouré est une leçon de vie pour nous tous. pic.twitter.com/YjbLhXcQss
— François Baroin (@francoisbaroin) September 26, 2019
Enfin, sur un plan plus politique, l'élu troyen évoque les hauts et les bas de la longue carrière de Chirac et la sienne comme ministre. "Dans la solitude de 1994 comme dans la victoire de 1995, Jacques Chirac est resté le même : humble mais déterminé, conscient de la tâche à accomplir. Je lui suis aussi infiniment redevable de m'avoir fait confiance en me donnant mes premières responsabilités ministérielles, en me transmettant sa passion pour nos compatriotes des outre-mer et le destin de leurs territoires".
Le communiqué de François Baroin, après la mort de Jacques Chirac