Rentrée scolaire : "Ça nous fait ressembler à des jumeaux", les élèves se familiarisent avec leur uniforme

L'uniforme a fait son apparition dans cinq écoles de Troyes (Aube) en cette rentrée 2024. Une expérimentation qui doit durer deux ans, menée dans la ville comme ailleurs dans le pays, comme à Reims et Châlons-en-Champagne.

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La rentrée 2024 se fait avec un uniforme dans cinq écoles publiques de Troyes, dans l'Aube. Cette tenue scolaire commune, pour reprendre le terme utilisé par la mairie, concerne environ 850 élèves sur les 4 200 scolarisés dans la ville. Une expérimentation similaire est en place dans la Marne dans deux écoles de Châlons-en-Champagne et cinq écoles à Reims.

Pour les enfants troyens concernés, ce lundi 2 septembre était donc l'occasion de revêtir pour la première fois le T-shirt et le gilet conçu par Petit Bateau, entreprise auboise, et décorés du nom de l'école et du dessin d'un renard baptisé Plume, et mascotte de la ville.

Arthur, qui fait sa rentrée en CM2, en fait partie. "C'est confortable et c'est bien la même tenue que les autres. Comme ça, on ne pas vraiment dire : 'Oh tu n'as pas des beaux habits'"

Interrogés en 2018, 68 % des parents d’élèves de Troyes s’étaient dits favorables à l’expérimentation, repoussée ensuite du fait du Covid. Le gouvernement a donné un nouvel élan au projet, en lançant un test dans 90 écoles du pays. À Troyes, ce sont les écoles maternelles Cousteau et De Létin, les écoles élémentaires Cousteau et Diderot et l'école primaire Paul Bert qui sont concernées.

Aurore, la mère d’Arthur scolarisé à Paul Bert, regrette qu’il y ait uniquement des hauts dans l'uniforme, car elle est très favorable à l'initiative. Mais, pour elle, c’est un bon début : "C'est la tenue commune de son école, comme on va mettre le T-shirt de son club de sport. Cela donne un sentiment d'appartenance et de fierté de dire qu'on représente son école."

Un coût de 100 000 euros pour la mairie

À l’école Paul Bert, presque tous les enfants ont joué le jeu de cette tenue obligatoire mais les avis restent partagés. "Ça nous fait un peu ressembler à des jumeaux, comme si on était tous dans la même famille. Aussi, je la trouve très belle, je suis contente de la porter", affirme Éléana. Lino aurait lui préféré une autre tenue pour sa rentrée. "Des habits Pokemon", glisse celui qui fait sa rentrée en CE1.

Cet uniforme pourra-t-il gommer les tensions entre les enfants ? Certains parents restent circonspects. "Le T-shirt avec le logo est sympa, mais après je ne suis pas sûr que ça change grand-chose", dit ainsi Thibaut, père d'élève scolarisé à l'école Paul Bert.

Ça marche aux Etats-Unis, ça marche dans les pays anglo-saxons, ça marche en outre-mer. Il n'y a aucune raison que ça ne marche pas en métropole et que ça ne fonctionne pas à Troyes.

François Baroin, maire LR de Troyes

Le maire de Troyes est partisan de cette mesure depuis 2003. "Je l'avais proposée dans un rapport qui a accompagné la mise en place de la loi sur l'interdiction des signes ostensibles. Là, l'idée n'a rien à voir avec la laïcité, ça structure l'esprit d'équipe."

Il insiste toutefois sur le caractère expérimental de la mesure, mise en place dans des établissements volontaires. "On se donne rendez-vous dans deux ans".

Avec les blouses proposées en maternelle, la mesure devrait coûter à la collectivité un peu moins de 100 000 euros. Le trousseau composé en maternelle de deux blouses et en élémentaire de quatre T-shirts, de deux gilets molletonnés et de deux T-shirts à manches longues est remis gratuitement aux familles des écoles concernées.

L'expérimentation menée au niveau national pourrait déboucher sur une généralisation à l'ensemble des écoles en 2026, si elle est jugée concluante.

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