Dès la rentrée scolaire 2024, six écoles de Troyes (Aube) vont expérimenter le port de l'uniforme. Un millier d'élèves en école maternelle ou élémentaire sont concernés.
Six écoles de Troyes (Aube) vont expérimenter le port de l'uniforme pour les élèves à la rentrée prochaine. Il s'agit de l'école primaire Paul Bert, de l'école primaire Preize, de la maternelle et de l'élémentaire Jacques-Yves Cousteau, de l'élémentaire Diderot et de la maternelle Jacques de Létin.
Au niveau national, ce sera le cas d'une centaine d'établissements. À Reims, la liste des écoles retenues est encore en train d'être finalisée. Dans l'Aube, les choses sont plus avancées. Il faut dire que le port de l'uniforme à l'école est défendu de longue date par le maire Les Républicains François Baroin.
En 2003, alors qu'il était également député, il avait remis un rapport sur la laïcité au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin où le port de l'uniforme était présenté comme un moyen de "marquer une rupture avec les phénomènes communautaristes, la pression des marques et le développement des inégalités".
Un millier d'élèves concernés
Plus récemment, en 2019, la ville a lancé une grande consultation de tous les parents sur cette question. 68% des 3.600 parents interrogés se sont prononcés en faveur de la mise en place de cette tenue. "Un groupe de parents d'élèves avait déjà travaillé avant le Covid sur la composition du trousseau, sur ce qu'ils souhaitaient en termes de matière et de praticité", rappelle Stéphanie Lochard-Fraenkel, adjointe au maire de Troyes en charge notamment de l'éducation et de l'enfance, jointe ce 24 janvier 2024.
Le projet avait été mis sur pause en raison de l'épidémie. Il est désormais de nouveau sur les rails. À la rentrée 2024, un millier d'élèves sur les 4 300 scolarisés dans les écoles publiques de la ville seront concernés par l'expérimentation. 400 élèves de l'école bilingue internationale seront également concernés lors de l'ouverture de l'établissement prévue à la rentrée de septembre 2025.
Pour les élèves scolarisés en élémentaire, le trousseau de vêtements sera composé de quatre T-shirts, deux sous-pulls et deux gilets molletonnés, explique l'élue Les Républicains. Le bas ne fera pas partie de l'uniforme. Pour les maternelles, deux blouses seront fournies. Le trousseau est divisible en deux, pour faciliter les choses pour les enfants dont les parents sont séparés et qui résident chez l'un puis chez l'autre.
Le souhait du local
La municipalité est en train de finaliser le marché public et n'a pas encore arrêté précisément le prix du trousseau. En tout cas, le coût sera totalement porté par la collectivité pendant la phase d'expérimentation. Les familles n'auront rien à payer.
Avec l'histoire ancienne entre Troyes et l'industrie textile, la municipalité aimerait pouvoir travailler localement. "C'était vraiment un souhait de notre part de faire appel, si on le pouvait, à une entreprise locale. Je souhaite que nous y arrivions", indique Stéphanie Lochard-Fraenkel.
Un courrier a été envoyé aux parents d'élèves des écoles concernées au début de cette semaine pour les informer de ce changement important à venir. "On a une année pour communiquer de façon positive et rassurante", explique l'adjointe au maire. Elle voit dans l'uniforme "un outil qu'on se doit d'essayer" et "un vecteur de fraternité et d'unité au sein des écoles".
Lors d'une conférence de presse, le 16 janvier, le président de la République Emmanuel Macron a indiqué que l'expérimentation de l'uniforme, qui concerne une centaine d'établissements en France à la rentrée, allait durer deux ans. Si le test est concluant, une généralisation à tout le territoire est envisagée pour 2026.
