Uniforme à l'école : les élèves de cet établissement le portent depuis 5 ans, voici ce qu'ils en pensent

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Cet établissement privé du Bas-Rhin n'a pas attendu l'idée de Gabriel Attal, pour le retour de l'uniforme dans les classes.
À l'institut Saint-Joseph de Matzenheim (Bas-Rhin), depuis la rentrée 2019, les 600 élèves de l'établissement scolaire sont dotés de vêtements aux couleurs de cette structure privée. ©France Télévisions

Plusieurs collectivités en France se sont portées volontaires pour une expérimentation à la rentrée 2024, celle du port de l'uniforme. Une proposition de Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale. En Alsace, cette pratique existe depuis cinq ans à l'institut Saint-Joseph de Matzenheim.

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Uniforme ou pas d'uniforme ? À l'institut Saint-Joseph de Matzenheim (Bas-Rhin), l'idée du nouveau Premier ministre n'est plus au stade de la discussion. Depuis la rentrée 2019, les 600 élèves de l'établissement scolaire sont dotés de vêtements aux couleurs de cette structure privée.

Du CM1 à la 3e, garçons et filles portent cet uniforme. Un choix qui s'est fait en concertation avec les familles. Elles participent à ce dispositif, à hauteur de 200 euros environ. Polos, sweats, doudounes ou encore tee-shirts : ces tenues évoluent à chaque rentrée.

Une équipe de France 3 Alsace s'est rendue sur place. Dans l'établissement, elle a pu constater que l'uniforme était plutôt bien accueilli.

Ambiance calme et égalité entre élèves

À l'institut Saint-Joseph, il y a comme un air de Harry Potter. Ou même d'école de magie de Poudlard. Avec une histoire longue de près de deux siècles et une grande façade revêtue de pierres. Sans oublier les élèves en uniforme, partout dans la cour. La comparaison s'arrête là : les jeunes ne révisent pas leurs formules magiques, mais ils essaient en fait de comprendre le fonctionnement du CDI (NDLR : de la bibliothèque scolaire). 

Tout cela, avec bienveillance. "En arrivant ici, quand j'ai vu que tout le monde portait la même chose à peu près, j'ai été rassuré, parce que je savais que personne ne pouvait être critiqué", s'enthousiasme un élève. Une de ses camarades renchérit aussitôt : "Ça fait une égalité, et ça évite que des personnes se vantent. En plus, je m'habille joliment à l'école et en dehors de l'école."

Objectif de l'établissement : gommer les inégalités, mais aussi rassembler tout le monde autour d'une histoire et d'un projet éducatif commun. "L'idée, c'était d'avoir le sentiment d'appartenance avec quelque chose d'assez uniformisé, qui nous rappelle qu'on fait partie de la même communauté éducative. Et en même temps, rester quand même dans quelque chose d'assez jeune et d'assez moderne. On parle quand même de primaire et de collégiens", se justifie Ludovic Testa, directeur de l'institut Saint-Joseph.

Un cours de sport pour tester l'uniforme

À l'institut Saint-Joseph, l'idée d'un vêtement unique a germé lors des heures de sport. Il y avait un tee-shirt commun, "pour faire corps tous ensemble". Les représentants des élèves ont demandé sa généralisation, malgré les réticences du début. "Le matin, par exemple, on veut s'habiller et on met un beau pantalon. On voudrait mettre un tee-shirt ou un pull qui va bien avec ce pantalon, et au final, on ne peut pas, parce qu'on est obligé de mettre le dress code", se souvient un élève. "Je n'aimais pas trop au début, mais je me suis adaptée. Je me suis dit que ce n'était pas aussi moche que ça", ajoute une de ses amies.

Pour les enseignants, l’apaisement des relations entre élèves est palpable. À les croire, l'uniforme génère un sentiment d’appartenance. Cela peut même faire évoluer les relations. "Finalement, pour aborder un nouvel élève, il n'y a pas de jugement par rapport aux marques. Ils peuvent peut-être aller plus facilement vers lui, alors qu'ils ne seraient peut-être pas forcément venus à cause du type de vêtements qu'il porte", se réjouit Émilie Duménil, professeur d'Éducation physique et sportive. 

Une idée venue de l'étranger

Pour trouver l'origine de l'uniforme à l'école, il faut scruter le monde anglo-saxon. Mais ça, c'était avant que Gabriel Attal, en poste rue de Grenelle, évoque le retour de cette tenue, le 6 décembre. Une idée qui ne met pas tout le monde d'accord, parmi ces élèves du lycée d'Erstein (Bas-Rhin). "Chacun est différent", assure l'un d'entre eux, alors qu'un autre y voit "un gain de temps pour le matin" et le moyen d'éviter "certaines discriminations". Une jeune estime quant à elle que "faire des affiches ou des actions" est plus efficace. 

Une position partagée par les syndicats d’enseignants. "Il faut combattre les inégalités à la marge. On est dans un pays où les inégalités sociales se creusent, ou la pauvreté augmente. C'est là-dessus qu'il faut combattre, pas sur la façon dont elles se voient. Les réponses doivent être éducatives : éduquer les élèves au vivre ensemble, à accepter les autres, les différences", déplore Séverine Charret, représentante du syndicat de professeurs SNES-FSU.

Pour l'heure, rien d'obligatoire dans les établissements scolaires. Le ministère de l'Éducation nationale a recensé plusieurs départements et villes volontaires, pour tester cette mesure. C'est le cas par exemple de Reims (Marne), Tourcoing (Nord), des départements des Alpes-Maritimes ou encore Mayotte. Si l'expérimentation est satisfaisante, le dispositif devrait être étendu en 2026, dans toute la France

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