À la rentrée des classes 2024, ils seront 850 élèves de cinq écoles de Reims (Marne), maternelles et primaires, à porter les mêmes blouses, pulls, ou polos. Ce mardi 2 juillet, ces uniformes ont été dévoilés avec leur emblème, dessiné par les enfants du périscolaire de la ville.
C'est ce qu'on appelle un dévoilement en grande pompe. Ce mardi 2 juillet 2024, le maire (Horizons) de Reims (Marne), Arnaud Robinet a présenté les uniformes qui seront expérimentés dans cinq écoles de la ville, aux côtés de sa première adjointe à l'éducation, Véronique Marchet.
Des uniformes devant "favoriser la cohésion sociale et améliorer le cadre éducatif", pour l'édile. Son adjointe ajoute que l'expérimentation (qui doit durer deux ans et coûte 140 000 euros) constitue "une très belle ouverture" puisque les parents d'élèves ont été consultés et associés à la démarche.
Même les enfants ont mis la main à la pâte. Plusieurs groupes de périscolaire de dix élèves, menés par l'animateur (et ancien graphiste) David Morel, ont dessiné l'emblème. Les règles principales étaient d'éviter les symboles religieux (exit la cathédrale, donc), mais aussi... le champagne. "On n'allait pas mettre une boisson alcoolisée !"
On y retrouve donc :
- la devise républicaine (Liberté, égalité, fraternité)
- les fleurs de lys royales présentes sur les armoiries rémoises
- l'ange trônant au sommet de la colonne Subé, place d'Erlon, symbole de la reconstruction de Reims après la guerre
- les palmes académiques
- des crayons de couleur
Le trousseau complet coûte 100 euros, mais les familles n'ont rien à débourser : la mairie prend en charge la moitié de la somme, le ministère de l'Éducation nationale le reste. On y trouve cinq polos gris clair, deux pulls bleu marine, deux sweats, 80 % coton et fabriqué en Inde. Et pour les maternelles, deux blouses bleu pétrole, 100% coton celles-ci, et provenant de Madagascar (un seul fabricant français a répondu à l'appel d'offres, mais il ne satisfaisait pas tous les critères). "On n'a pas voulu proposer de bas", ajoute Véronique Marchet. Ni de tenues de sport, qui resteront libres.
Des couleurs qui plaisent aux enfants
Les élèves semblent plutôt ravis (en fait, ce sont les parents qui semblaient avoir des réserves au début). Victor, le porteur du pull, en atteste. "C'est très sympa, assez chic. C'est nous qui les avons faits, alors on en est fier." Et ses habits habituels ne manqueront pas à Aurèle, qui précise qu'"on a encore le reste de la semaine et les vacances pour porter ce qu'on veut".
Du côté des enfants portant leurs habits de tous les jours (du rose, des Pokémon...), il y a aussi de l'enthousiasme. Sixtine aime beaucoup l'écusson, "on l'a fait ensemble. Je me vois bien le porter." Et les couleurs des uniformes aussi. "Elles sont simples." Dans le bon sens.
Près d'elle, un élève est questionné par trois journalistes de radio en même temps (Champagne FM, France Bleu, Europe 1). "Tu ne regrettes pas qu'il n'y ait pas de pantalon, pour cet uniforme ?" Réponse qui vient du cœur. "Oh non, surtout pas !"
Début de l'expérimentation à la rentrée scolaire de septembre 2024. Elle concerne 850 élèves, répartis dans les groupes scolaires de cinq quartiers très différents les uns des autres (voir aussi sur la carte ci-après) :
- école Mazarin (Murigny)
- école Maison Blanche (quartier éponyme)
- école Sculpteurs Jacques (Croix-Rouge)
- école Voltaire (centre-ville)
- école Alfred Gérard (Neufchâtel)
La présentation a été suivie d'un goûter associant élu(e)s, parents et enfants. Deux gros fraisiers ont été servis avec, réalisé en pâte d'amande, le fameux emblème. L'adjointe à l'éducation elle-même a tenu à ce que tout le monde en prenne, n'hésitant pas à faire le service.
Après une telle inauguration sous les ors de la République, on aurait presque envie d'en porter un, d'uniforme, nous aussi.