Une invention a priori anodine, et pourtant, dans le monde des producteurs de pommes de terre, c'est une petite révolution. Dans l'Aube, une start-up a développé une méthode pour évaluer la qualité des tubercules et, par conséquent, leur prix de vente.
Dans l'un des nombreux hangars intelligents de la Technopole de l'Aube, les stars se préparent. Chez Eurocelp, une start-up installée dans la Technopole depuis 2013, les pommes de terre font un peu de grimpette pour atteindre les douches. Une mise en beauté essentielle avant de passer devant la caméra. Car au bout de la chaîne, les tubercules sont automatiquement photographiés afin de déterminer leur calibre, leur maturité et leur qualité.
La chaîne automatisée a été conçue par Luc Deroulers, un ancien négociant en pommes de terre qui rêvait d'une norme unique pour les professionnels. "Cela leur apporte des mesures plus précises, plus rapides et avec plus de constance", explique le dirigeant d'Eurocelp.
Améliorer la vente
Six personnes travaillent actuellement chez Eurocelp, dont une doctorante de l'UTT qui améliore la machine pour qu'elle puisse prendre des décisions sans le contrôle du personnel.
La récolte est terminée depuis un mois pour Alain Debacker, producteur de Pars-les-Chavanges. Ses tubercules ont été placés dans son frigo pour l'année et grâce à l'irrigation, la qualité est au rendez-vous. Seulement, la commercialisation peut être difficile, c'est pourquoi le cultivateur utilise les services de la société auboise.
La start-up dispose d'une centaine de clients producteurs dans la moitié nord de la France et trois gros négociants ont acheté une chaîne à installer chez eux. Prochaine étape : développer une technologie qui permette d'évaluer la qualité de la chair sans la corvée d'épluchage.