Alertée de la présence d'individus parlant de djihadisme dans un train Paris-Troyes, une trentaine de policiers ont évacué la gare auboise et intercepté le train, jeudi 30 novembre. Les suspects se sont révélés être les comédiens de la pièce "Djihad", qui devait se produire à La Chapelle-Saint-Luc.
Il est 13h45, vendredi 30 novembre, lorsque les policiers du commissariat de Troyes sont contactés par un passager du train Paris-Troyes, dont l'arrivée est prévue dans l'Aube à 14h12. Leur interlocuteur leur explique que quatre individus installés dans sa voiture "discutent manifestement de djihad, de Belgique, d'attentats. Ils ne semblaient pas parler d'évenements déjà passés," raconte le commissaire Daubigny.
Une trentaine de policiers se préparent alors à intervenir. Vers 14 heures, la gare est évacuée par les forces de l'ordre, pour des raisons de sécurité. "Tout s'est très bien pasé, les gens ont été très compréhensifs," assure le commissaire. Lorsque le train arrive, les quatre individus sont alors interceptés à leur sortie de voiture.
Une répétition générale
Interrogés par les policiers, les quatres hommes se révèlent être les comédiens de la pièce "Djihad", actuellement en tournée en Champagne. Les acteurs avaient rendez-vous à 14h30 à La Chapelle-Saint-Luc, en périphérie de Troyes, pour y jouer leur pièce satirique sur le départ des jeunes rédicalisés vers la Syrie.Après le blocage de la gare de Reims le 11 novembre à cause d'un canular, comment éviter ce genre d'incident? "Nous nous sommes aussi entretenus avec les comédiens et nous leur avons conseillé de se signaler auprès du chef de bord avant l'embarquement. Ils étaient très surpris de l'alerte dont ils avaient fait l'objet." Le trafic de la gare n'a finalement été stoppé que 30 minutes.
"On peut saluer la réactivité des gens, des personnes qui ont permis de signaler. Après l'intervention, nous avons bien expliqué la situation aux usagers," relate le commissaire Daubigny, qui félicite au passage ses hommes pour la réactivité dont ils ont fait preuve pendant l'opération. Pour la police et la population troyenne, la fausse alerte s'est tout de même révélé être un exercice grandeur nature.