Mardi matin, peu après 7h, un camion s'est encastré dans la façade d'une maison d'habitation à Lesmont, dans l'Aube. Si aucune victime n'est à déplorer, l'accident aurait pu avoir des conséquences bien plus graves car le propriétaire était encore chez lui et venait de quitter la pièce quelques secondes auparavant.
"On a l’impression qu’une bombe vient d’exploser". Dans la bouche de Pascal Joberty, l’émotion est encore palpable quelques heures après un accident qui aurait pu, dans d’autres circonstances, lui coûter la vie. Peu après 7h du matin, ce mardi 1er octobre, un camion est venu s’encastrer dans le mur de sa maison, située dans un virage de l’avenue du Général Patton à Lesmont, dans l’Aube.
"Je venais juste de sortir de la pièce, je n’avais pas encore pris mon petit déjeuner", poursuit le propriétaire de la bâtisse qui estime avoir été chanceux dans son malheur. Il s’en remettrait presque au ciel, Pascal, de n’avoir pas été au mauvais endroit, dans sa cuisine, au mauvais moment. Le camion a intégralement ouvert la façade. À travers le trou béant, on peut voir la cuisinière, la machine à laver et la cafetière qui n’aura pas eu le temps de servir, ce matin. Quand il est retourné dans la pièce après le puissant vacarme, l’occupant des lieux se souvient d’avoir vu "de la poussière partout" et cette cabine de poids-lourd dans sa maison.
Je venais juste de sortir de la pièce, je n’avais pas encore pris mon petit déjeuner.
Pascal Joberty, propriétaire de la maison
En milieu de matinée, alors que les gendarmes avaient bloqué l’accès de la rue et donc la traversée de Lesmont dans les deux sens, les badauds assistaient à l’opération de dégagement du poids-lourd. Non sans une certaine colère. "Les camions roulent trop vite ici", nous dit Pascal quand Isabelle, sa voisine qui vit à quelques mètres de là explique que les riverains réclament, en vain, "un ralentisseur depuis des années ou un feu de circulation". "C’est la route de l’est", explique Claude, "celle qui relie Troyes à Saint-Dizier, beaucoup de camions l’utilisent mais, au moins, qu’ils ralentissent !"
Pascal Joberty, lui, espère pouvoir retourner dans sa maison au plus vite. Voilà 34 ans qu’il vit ici, dans cette petite propriété au bord de la rivière Aube, et au bord de la route, aussi. Ce matin, l’accident est le plus grave qu’il ait connu mais ce n’est pas le premier. Le mur d’enceinte de sa cour a déjà été refait cinq ou six fois, explique-t-il. "Même mes volets avaient été arrachés", poursuit-il dans son inventaire. Dans la journée, il espère avoir la visite de l’expert mandaté par son assureur. "Elle est secouée, la maison", constate sur place son ancien patron venu lui apporter son soutien. Si le camion laisse une large ouverture dans le mur au niveau de la chaussée, on aperçoit une fissure jusqu’au sommet du toit.
Quant au chauffeur du poids-lourd, il a pu sortir indemne de sa cabine, quoique secoué selon les témoins. Mais pour quelle raison le camion a-t-il ainsi quitté la route : Vitesse excessive, somnolence, incident technique ? L’enquête de gendarmerie devra déterminer les causes de cet accident.