Avec des vacances d'été incertaines, de plus en plus de francais s'orientent vers le camping-car depuis le déconfinement pour s'évader. Véritable maison roulante, il apparaît comme un gage de liberté. Chez certains concessionnaires aubois, les ventes ont augmenté de 30% par rapport à 2019.
Qui n'a jamais rêvé de rouler vers la liberté ? Qui n'a jamais rêvé de s'arrêter au gré des envies, des découvertes ? Qui n'a jamais rêvé de passer ses vacances à bord d'un camping-car et de profiter pleinement de chaque moment, un jour à la campagne, le lendemain à la mer ou encore même, à la montagne ?
Il semblerait que les Français aient pris goût à ce mode de vacances, et cela se ressent chez les professionnels du secteur.
Depuis le début du mois de juin, les visites de camping-car ne s'arrêtent pas dans la concession familiale qu'Alain Gauthier tient avec son fils, dans la charmante commune de Saint-Pouange, au sud de Troyes. "C'est de la folie, on n'a jamais connu ça, y'a une demande incroyable sur ce type de véhicule".
Sa concession n'est pas grande, une vingtaine de véhicules y sont exposés, certains d'occasions, d'autres neufs. Au fond de l'allée, un bâtiment, un véritable garage, "C'est notre atelier, avec mon fils, on fait tout ici, le secrétariat, de la réparation, de la rénovation, de l'aménagement intérieur, selon la demande et les goûts des clients".
Et depuis le début du mois de juin, ils enchaînent les ventes. L'entreprise ne s'est jamais aussi bien portée. "Sur le mois de juin, on est à +30% par rapport à l'année dernière. Depuis le mois d'avril, on a vendu 25 véhicules neufs, ça ne nous était jamais arrivé", affirme Alain, souriant. "Le confinement nous a fait quand même un peu de mal, mais on rattrape en ce moment le chiffre d'affaires perdu."
Une nouvelle clientèle
Dans la concession, Alain le remarque bien, les profils ne sont plus les mêmes que par le passé, en plus des habitués du camping-car, souvent les retraités, de nouveaux clients affluent.De jeunes couples souvent avec enfants, ou des non-initiés à ce mode de vacances. Tous sont rassurés à l'idée de partir sans cette peur sanitaire, toujours présente dans les esprits. Mais aussi, sans cette incertitude que la crise fait planer sur les vacances d'été, les locations ou les annulations.
Ce jour là, Noël et Martine, viennent dans la concession pour quelques ajustements sur le camping-car qu'ils ont acheté récemment, un Adria de 7m50 avec lit central, "Il est superbe", affirme Noël, "c'est notre 2ème, juste avant la retraite on a franchi le cap, d'abord un d'occasion, puis un plus récent".
Le plaisir de s'arrêter quand on veut, de se ballader, visiter sans la moindre contrainte, c'est avant tout ce que recherchent les "camping-caristes". "On est dans notre petit chez nous", continue sa femme Martine, "et puis avec cette crise, on ne sait pas si ça va recommencer un jour, alors on se sent à l'abri."On va où le soleil nous mène, dit amusé, le retraité
Rupture de stocks chez les fabricants
Avec le confinement, les sous-traitants et les fabriquants ont dû cesser leur activité, comme bon nombre d'entreprises. Il y a donc aujourd'hui des ruptures de stocks de pièces détachées. "Non seulement, ils n'ont plus de stocks, mais en plus, ils ne peuvent pas finir certains véhicules de la chaîne de fabrication à cause de ca, le plastique, les tissus et tout ce qui fait l'interieur d'un camping-car, j'attends par exemple un porte-vélo depuis 3 semaines pour pouvoir livrer un camping-car à des clients" signale le propriétaire de la concession.Et lorsqu'un client demande à Alain s'il est possible de discuter ou de négocier un prix, la réponse est claire : "impossible de s'amuser à faire des négociations, les camping-car sont vendus au tarif, il y a trop de demande, on sait qu'on les vendra".
Il est évidemment recommandé de bien se renseigner sur les possibilités de camping. Certains lieux sont interdits comme les réserves naturelles, les sites classés, les plages ou encore certaines zones fixées par des arrêtés.