La Ville de Troyes a frappé très fort. En publiant jeudi 6 mai une vidéo immersive, filmée par un drone, la cité tricasse s'offre un joli coup de promotion. Méritée, tant l'architecture de la ville vaut le détour.
Pour ceux qui connaissent Troyes dans l'Aube, c'est un régal et une fierté. Pour les autres, amateurs de joli patrimoine historique et pas seulement de magasins d'usine ou d'andouillette 5A, ce sera une découverte totale, destinée à en mettre plein la vue. Une vidéo de trois minutes, filmée par un drone, en immersion dans des rues totalement vides à cause du confinement, a été dévoilée ce jeudi 6 mai sur les réseaux sociaux de la ville préfecture de l'Aube. Dans sa présentation, cette vidéo est décrite comme une expérience de découverte inédite. "Vivez Troyes comme vous ne l'avez jamais vue. À bord d'un drone racer (FPV), volez à travers les toits, ruelles, parcs, jardins, églises et leurs arches, dans le Bouchon de Champagne et au-delà". La séquence a été tourné au printemps 2021 par un professionnel du service vidéo de la Ville de Troyes, pilote de drone assermenté.
Un vrai bonheur pour les Troyens qui reconnaîtront leur ville, et les amateurs de beaux paysages, en quête d'une destination week-end, à quelques jours des ponts du mois de mai, enfin déconfinés. "Cette vidéo a été réalisée pendant le confinement au moment du couvre-feu avec un dispositif de sécurité et le concours de la Police Municipale de Troyes permettant le blocage des routes et l'exclusion des tiers". La séquence est disponible en haute résolution, en 4K. Ce qui rend l'expérience encore plus belle.
Le drone qui a été utilisé par l'équipe de production est un modèle FPV, First Person View, que l'on peut traduire par "vue subjective" ou "vol en immersion". Une manière de filmer et de voler, réalisée à l'aide d'un casque, installé sur les yeux du pilote. Il lui permet de naviguer comme s'il était à bord du drone. "Le bruit des moteurs et le pilotage au ras du sol rend cette catégorie comparable à une course de Formule 1. Les "drones racing" sont équipés de châssis résistants aux chocs et sont capables de réaliser des acrobaties impressionnantes sans que le drone n'en pâtisse. Ils sont aussi d'une stabilité à toute épreuve", précise un site spécialisé.
Le divin chauve
D'où ces images incroyables, où l'on survole les bâtiments emblématiques de Troyes. On frôle les parois des 10 églises, on glisse au sommet de la cathédrale Saint Pierre Saint Paul, avec la violoniste Camille Vasseur, une ambassadrice de renom, déjà présente lors d'une campagne de promotion de la ville #fierdetroyes. On survole aussi le toit du théâtre de Champagne et celui de la Madeleine, un crochet en souplesse par la basilique Saint Urbain et ses vitraux. Sans oublier les arcs-boutants de l'église Saint Jean au Marché. On découvre la verdure du parc des Moulins et les jardins de la "vallée suisse". Sur la page Facebook de la ville, les commentaires sont élogieux.
Des plans séquences impressionnants. "Magnifique !! J'aime J'aime J'aime ! J'en demande encore ! Sublime voyage à travers Troyes ! L'impression de voler ! Bravo bravo bravo les collègues de la Comm, mon fils de 9 ans a applaudi !", écrit par exemple Ch'tite Mary sur Facebook. Si certains internautes déplorent parfois la vitesse du drone qui ne leur laisse pas le temps d'admirer les monuments, globalement, le coup est gagnant.
"Trop kiffant ! Avec le Divin Chauve de l'ESTAC", commente Olivier, reconnaissant au stade de l'Aube, l'une des personnalités emblématiques du club de football local, Benjamin Nivet, ex capitaine de l'Estac. Le drone emmène le visiteur au-dessus de la peslouse et dans les tribunes, mais aussi devant la mairie, ou encore dans les rues médiévales de la cité tricasse, truffées de maisons à pan de bois. On découvre les réalisations en cours comme la cité du vitrail, on survole le canal au ras de l'eau, le bassin de la préfecture, frôlant la péniche et son restaurant.
La direction de la communication de la Ville de Troyes a eu cette idée en interne. "On a une équipe complète dans le service, très axée vidéo, avec deux vidéastes. Dont un qui avait le profil pour piloter, on a voulu être avant-gardiste par rapport à d'autres et communiquer par le biais du drone. L'un des vidéastes est devenu télépilote. Il a passé un examen pour cela. Il est diplômé depuis deux mois seulement".
Ce film a été tourné mi avril, en plusieurs soirées et après 19h, pour éviter le monde dans les rues et profiter du couvre-feu. "L'idée c'est de montrer la ville sous un angle nouveau et filmée de manière inédite. Il y a eu très peu de casse. Un soir seulement, le pilote a coincé le drone dans un arbre. C'est une pratique très encadrée. On a eu toutes les autorisations nécessaires", ajoute la direction de la communication à la Ville de Troyes.
Le 7 mai, vers midi, plus de 50. 000 vues étaient déjà comptabilisées sur Facebook, et 1.100 partages. Diffusé à 18h30 le 6 mai, la séquence a été montée en 15 jours environ. A l'heure où les villes de taille moyenne, (Troyes compte un peu plus de 60.00 habitants) tentent d'attirer à eux les Parisiens trop longtemps confinés suite à la pandémie, en quête d'espace et de verdure, nul doute que cette vidéo va donner des idées à ceux qui hésitent encore à franchir le pas d'un déménagement définitif, ou simplement d'y séjourner quelques jours.