Alstom assure qu’il n’y aura ni fermeture ni plan social pour l'usine de Belfort

La production de motrice de TGV et de locomotive de fret dans l’usine d’Alstom à Belfort va être transférée sur le site de Reichshoffen. D’ici deux ans, les 400 salariés du site devraient se voir proposer un emploi dans l'une des 11 usines françaises de production de trains.

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Alors qu’Alstom a annoncé le transfert de son site historique de production de trains à Belfort pour Reichshoffen d'ici 2018, élus et salariés se montrent inquiets pour les emplois.

Fermeture du site ?

"Cette annonce signifie pour nous la fermeture ni plus ni moins de Belfort", a déclaré à l'AFP Olivier Kohler, délégué CFDT du site. Selon lui, sur les 500 salariés actuels, seuls les 50 affectés à la maintenance des trains resteront sur place.
Desk : Helene Lecomte

Claude Mandart, délégué central CFE-CGC, estime pour sa part qu'il "ne resterait sur Belfort qu'une centaine de personnes" d'ici deux ans. Le député-maire (LR) de Belfort, Damien Meslot, s'est dit "consterné par cette décision qui menace directement près de 400 emplois à Belfort à l'horizon de deux
ans"
et qui n'est selon lui "pas conforme aux engagements d'Alstom".

Pas de départs contraints

"La direction d'Alstom a partagé un projet qui vise à recentrer ses activités exclusivement sur le service", soit la maintenance de trains à Belfort, tandis que "les activités d'ingénierie et de production seront progressivement, sur une période de deux ans, transférées vers le site de Reichshoffen", dans le Bas-Rhin.

"Tous les salariés recevront, s'ils le souhaitent, une proposition de transfert" vers d'autres sites en France d'ici à 2018, assure Alstom, qui n'évoque ni fermeture ni plan social pour Belfort.. Sur les 480 salariés de l’usine de Belfort, environ 80 resteront sur le site pour la maintenance. Les 400 autres se verront proposer un emploi sur l’un des 11 sites de production de train restant. Ce qui ne leur garantie pas un transfert à Reichshoffen.

"On défendra notre usine"

Inacceptable pour Pascal Novelin, délégué CGT du site. "La direction dit "On vousproposera quelque chose". Est-ce qu'on va déraciner 450 familles ?", interroge le syndicaliste. Et de promettre: "On défendra bec et ongles notre usine. Par la grève, par tous les moyens. On ne va pas laisser se faire mettre a la porte comme des moins-que-rien".

Un an plus tôt, en décembre 2014, les syndicats alertaient déjà sur des menaces de suppressions de postes dans la branche transports à Belfort. Or, le carnet de commandes du groupe ne s'est pas rempli depuis, Alstom voyant même lui passer sous le nez un récent contrat de 44 locomotives diesel, achetées à son concurrent allemand Vossloh par Akiem, filiale de la SNCF et de la Deutsche Bank.

Un carnet de commande peu rempli

L'usine de Belfort n'avait plus que quelques locomotives à fabriquer pour la SNCF et l'Azerbaïdjan jusqu'en 2018, puis pour la Suisse jusqu'en 2021.

Celle de Reichshoffen (1000 salariés à ce jour), où sont assemblés les trains régionaux, n'a pas beaucoup plus de visibilité. La commande de 30 nouveaux trains Intercités promise en février par le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, n'a ainsi toujours pas été concrétisée. Le site de Valenciennes (1250 salariés), où Alstom construit ses métros et trains de banlieue, est quant à lui suspendu au choix de la SNCF et du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) pour leur RER "nouvelle génération", attendu à l'automne.
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