Alstom a annoncé le transfert du service production Transport de Belfort vers le site alsacien de Reichshoffen dans le deux ans. A Reichshoffen, les salariés se disent solidaires de leurs collègues belfortins. Le PDG d'Alstom sera reçu ce jeudi après-midi à Bercy.
Le constructeur ferroviaire français Alstom a annoncé mercredi 7 septembre que la production de trains de son usine de Belfort sera "transférée" à Reichshoffen d'ici 2018, en raison d'une baisse globale des commandes. "La charge du site de Belfort étant la plus impactée" par cette baisse, "la direction d'Alstom a partagé un projet qui vise à recentrer ses activités exclusivement sur le service" (maintenance des trains, ndlr), a indiqué le groupe.
Le groupe explique que "la charge des 12 sites en France baissera de 30% d'ici 2018", en raison de "la baisse des commandes et des projets d'investissement", et qu'il "se devait d'adapter son outil industriel pour ne pas mettre l'ensemble des sites à risque". "Tous les salariés recevront, s'ils le souhaitent, une proposition de transfert" vers d'autres sites en France d'ici 2018, assure Alstom, qui n'évoque ni fermeture ni plan social pour l'usine de Belfort, où subsitera donc l'activité de maintenance.
Ce scénario a été présenté à la mi-journée aux organisations syndicales. "Cette annonce signifie pour nous la fermeture ni plus ni moins de Belfort", a déclaré Olivier Kohler, délégué CFDT du site, qui emploie selon lui "500 personnes dont 50 à la maintenance". "Alstom fait une croix sur son établissement historique, où a été fabriquée la première motrice TGV", a-t-il ajouté. Le député-maire (LR) de Belfort, Damien Meslot, s'est dit "consterné par cette décision qui menace directement près de 400 emplois à Belfort à l'horizon de deux ans" et qui n'est selon lui "pas conforme aux engagements d'Alstom".
Solidarité des salariés de Reichshoffen avec leurs collègues belfortins
Sur le site alsacien destiné à accueillir l'activité de Belfort, l'annonce de ce transfert n'est pas accueillie comme une bonne nouvelle. Les salariés bas-rhinois déplorent notamment le fait qu'une commande de 44 locomotives par Akiem - filiale de la SNCF et de la Deutsche Bank - ait été remportée il y a quelques jours par un concurrent allemand d'Alstom, Vossloh. Les syndicats estiment que si Alstom avait décroché le contrat, le site de Belfort aurait pu être conservé. Ils appellent le gouvernement à réagir.
Alstom à Belfort
Installée depuis 1879 à Belfort, l'entreprise y a produit sa première locomotive à vapeur en 1880, avant de se développer dans les turbines et l'énergie, une activité cédée à l'américain General Electric (GE) fin 2015, après de longues négociations.Lors de celles-ci, Arnaud Montebourg, alors ministre, avait d'abord défendu une offre concurrente avant de soutenir la proposition améliorée de GE.
Alstom a annoncé mercredi que la production de trains de son usine de Belfort sera "transférée" à Reichshoffen (Bas-Rhin) d'ici 2018.