Bas-Rhin : l'offre de Jestia choisie pour reprendre l'entreprise Clestra, "l'essentiel est préservé"

Ce jeudi 13 octobre 2022, la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg a choisi Jestia comme repreneur du fabricant de cloisons de bureau Clestra, en redressement judiciaire depuis le 1er août. Les salariés se disent soulagés.

Deux mois et demi après le placement en redressement judicaire de l'entreprise alsacienne Clestra, spécialisée dans les cloisons de bureau, son repreneur est connu. La justice a choisi ce jeudi 13 octobre 2022 le groupe familial Jestia. L'offre de reprise prévoit 84 licenciements, dont 57 sur le site d'Illkirch-Graffenstaden. 

Deux offres étaient sur la table : celle du groupe BMG, spécialisé en immobilier d'entreprise, et celle donc de Jestia. La première avait pourtant les faveurs des salariés de Clestra. Amar Ladraa, membre CGT du CSE de l'entreprise alsacienne, avouait lors d'un rassemblement lundi 10 octobre que "le cœur balance un peu du côté du groupe BMG"

Si les employés de Clestra auraient préféré que BMG reprennent leur entreprise, c'est parce que l'offre du groupe impliquait la suppression de 63 postes, contre 84 pour Jestia. Dans un communiqué, la CGT exprime malgré tout son soulagement : "Les salariés de Clestra peuvent se réjouir." Sur les 400 employés de Clestra en France, 300 travaillent sur le site bas-rhinois.

La pérennité du site est assurée et la majorité des emplois sont conservés.

Amar Ladraa

Membre CGT du CSE de Clestra

Depuis deux ans, l'entreprise d'Illkirch connaît de nombreuses difficultés : victime d'une cyberattaque le 30 avril dernier, Clestra a perdu un gros contrat en raison de la guerre en Ukraine. L'explosion du prix des matières premières et  la crise sanitaire n'ont rien arrangé : "Après plusieurs mois d'incertitude, l'essentiel est préservé. La pérennité du site est assurée et la majorité des emplois sont conservés", réagit Amar Ladraa, membre CGT du CSE de Clestra.

"Il est vrai que l'offre de BMG était plus intéressante d'un point de vue social, poursuit-il, il y avait moins de suppressions d'emplois. Mais Jestia est un industriel, et ils connaissent le métier." Le syndicaliste salue également la "prise de risque" dont a fait preuve le groupe parisien : "Ils ont mis cinq millions d'euros sur la table en fonds propres, tandis que les fonds de BMG étaient plutôt des prêts bancaires. Je pense que cela a pesé dans la décision du tribunal."

Le loyer multiplié par deux

Jestia deviendrait alors l'actionnaire majoritaire de Clestra à hauteur de 70 %. Le groupe sud-coréen KC Green Holdings devrait conserver les 30 % restants. L'entreprise alsacienne doit cependant encore régler un litige concernant leur loyer, qui devrait être multiplié par deux après la fin du bail actuel, prévu au printemps 2023, et qui ne devrait pas être renouvelé. Amar Ladraa assure que des négociations sont en cours pour trouver un nouveau site, qui devrait rester dans l'agglomération strasbourgeoise.

Dans l'après-midi du 13 octobre, Alexandre Jacot, gérant de Jestia, a visité le site d'Illkirch. Il s'est réjoui de voir le tribunal choisir l'offre de son entreprise : "Les juges ont trouvé notre offre sérieuse. Plusieurs points ont fait la différence. Nous avons cette expérience notamment de retournement d'entreprises. Notre groupe Mobidecor en a repris six en difficulté." 

En plus des cinq millions de capitaux propres, cinq autres vont être mis sur la table sous la forme de prêt à l'État. Alexandre Jacot assure que Clestra doit rester dans l'agglomération de Strasbourg.

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