Bas-Rhin : le tribunal étudie deux offres de reprise pour l’entreprise Clestra, placée en redressement judiciaire

Placée en redressement judiciaire depuis le 1er août dernier, l’entreprise Clestra espère voir l’horizon se dégager. Ce lundi 10 octobre 2022, la chambre de commerciale du Tribunal judiciaire de Strasbourg a entendu les deux repreneurs potentiels.

Le sort de l’entreprise Clestra d’Illkirch-Graffenstaden est en suspens depuis deux mois. Placé en redressement judiciaire depuis le 1er août 2022, le fabricant alsacien de cloison de bureau a fait l’objet de deux propositions de reprise. Ce lundi 10 octobre, la chambre commerciale du Tribunal judiciaire de Strasbourg étudiait les deux propositions.

Deux groupes familiaux français ont fait une offre de reprise : le groupe BMG, spécialisé en immobilier d’entreprises et Jestia, qui possède, entre autres, un pôle industriel voué à la fabrication de mobilier de collectivités.

Entouré de plusieurs dizaines de salariés venus en soutien devant le Tribunal Judiciaire de Strasbourg, Amar Ladraa, un membre CGT du CSE de Clestra, reconnait que "le cœur balance un peu du côté du groupe BMG dont le plan industriel permettrait de maintenir l’activité de Clestra".

Au contact des salariés

Avant de rentrer dans le tribunal, Louis Ramé, le Président du Groupe BMG et son frère Nicolas, Directeur général, sont venus au contact des salariés rassemblés sur le parvis. Ils étaient accompagnés de Guillaume de Feydeau qui, si leur dossier était retenu, serait le mandataire. 

Les trois hommes ont assuré qu'ils faisaient "un pari sur le long terme, un pari sur l'avenir. On ne veut pas de démantèlement. On pense que Clestra peut se redéployer et se transformer".

Sur le plan social, BMG reprendrait avec une suppression de 63 postes (sur la base du volontariat ou des départs à la retraite) contre 84 postes pour Jestia.  "Avec BMG, on est sur le mieux-disant, même si l’on regrette ces suppressions de postes", précise le syndicaliste.

Retour en arrière

A l’origine de ce redressement judiciaire, une cyberattaque massive survenue le 30 avril 2022. Le syndicaliste se souvient : "Cela nous a paralysés pendant plus de trois mois. Il a fallu travailler à l’ancienne avec papier et crayon. Impossible d’éditer les bulletins de paie. On s’est retrouvé dans une situation où la production tournait au ralenti et en même temps on prenait énormément de retard".

Ensuite, il y a eu l’après-Covid et tout récemment, la guerre en Ukraine : "On a perdu un gros contrat de 8 à 10 millions d’euros", précise Amar Ladraa. A cela, il faut rajouter, la flambée du prix des matières premières.

Au total, l'entreprise aurait besoin de 10 à 15 millions d'euros pour ses besoins de financement. 

Les salariés sont dans l’attente de la décision du tribunal qui devrait se prononcer dans la semaine. Située sur l’ancien site Alcatel d’Illkirch, Clestra doit célébrer l’an prochain ses 110 ans d’existence.

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