Les services d'autocaristes alsaciens reprennent peu à peu du service depuis le déconfinement et l'ouverture des écoles. Leur secteur a été fortement touché par la crise du coronavirus. Tous les chauffeurs ne sont pas encore repartis sur les routes.
Pour les voyages touristiques ou pour le transport scolaire, les autocaristes alsaciens font face à un démarrage au ralenti. Les réservations arrivent au compte goutte et certains d'entre eux parlent déjà d'une saison perdue.
"Ça à l’air de vouloir redémarrer, je suis confiant, il y a 15 jours je n’aurai pas pu vous répondre", déclare Christophe Seyfritz, directeur de l'entreprise Seyfritz à Obernai (Bas-Rhin). La reprise des activités le 2 juin était en effet attendue après l'arrêt total du 13 mars dernier. Seule condition à ce retour à la normale : rassurer la clientèle. "On essaie de respecter les gestes barrières au maximum pour relancer notre activité et on espère que les clients vont suivre et faire confiance", poursuit le directeur. La compagnie d'autocars a d'ailleurs joué sur des actions commerciales, le phoning mais aussi la distribution de flyers pour satisfaire ses clients. "Ça a l’air de porter ses fruits puisqu’on a eu des inscriptions et des retours positifs." La partie voyages et tourisme, qui représente 80% de son activité, reprend le 30 juin avec un départ pour l'Italie. Avec la réouverture des écoles et des collèges, le transport scolaire repart lui aussi. "Les transports scolaires se sont intensifiés cette semaine, tout revient en ordre de bataille", lance Olivier Jarrige, le directeur commercial et marketing de Royer Voyages. Même si le niveau de l'année dernière n'est pas encore atteint, "le redémarrage n'est pas négligeable. On a de bonnes surprises", assure Olivier Jarrige. Dès le 1er juillet, les bus Royer pourront partir vers l'Autriche, l'Italie ou l'Espagne, "la destination phare."
La demande française
À en croire les autocaristes, la demande ne concerne pas seulement les voyages dans l'Hexagone. Même si un recentrage sur la France et la région Grand Est a été effectué, les destinations vers nos pays voisins ont toujours la côte. "On a remis en évidence les trajets qui fonctionnent bien, comme l’Autriche, c’est notre valeur sûre, l’Italie aussi et l'Espagne, Prague, la Croatie...", déclare Victorien Fourny, directeur d'Antoni Voyages à Haguenau (Bas-Rhin), qui s'agrandit dans le Grand Est (voir le post Facebook ci-dessous).
Même son de cloche chez Royer Voyages où la France représente une partie importante de ses activités, "mais nos clients sont épris de l'Espagne et de l'Autriche." Christophe Seyfritz a quant à lui ajouté des nouveautés "pour promouvoir le local comme les Vosges, l'Alsace, la Lorraine...", comme le montre le post Facebook ci-dessous. Pour les voyages de plusieurs jours, la compagnie a également fait le pari de la France : "Il y a plus d’engouement pour rester en France, notamment la baie de Somme, la Bretagne et le Pays basque."
"La saison est complètement ratée"
La reprise est encore timide, avec parfois des salariés toujours en chômage partiel. "J'ai uniquement trois personnes qui font les scolaires matins et soirs, pour l’instant on a un petit frémissement sur octobre qui s’annonce, j’espère que la tendance va changer vers septembre", lance Christophe Seyfritz qui emploie 17 salariés au global pour 13 autocars. Si certains ont encore de l'espoir pour cette année, "la saison est complètement ratée" pour Victorien Fourny, qui dispose de 74 autocars pour 130 conducteurs. Son activité tourisme est au point mort. Elle représentait 33.000 euros en mars 2020 contre 260.000 euros l'an dernier. La compagnie Seyfritz accuse également le coup avec une perte estimée à près de 700.000 euros au second trimestre.
Même si dans de nombreux cas les réservations ont été reportées à 2021, les autocaristes espèrent une reprise plus intense dès la rentrée scolaire de septembre.