INSOLITE - Coronavirus : des concerts ambulants d'artistes locaux pour animer les villes alsaciennes

Confinés loin de leur public depuis près de six semaines, des artistes alsaciens vont retrouver la scène lors de concerts ambulants dans plusieurs villes du Bas-Rhin. Première étape, lundi 27 avril à Wissembourg. Des spectacles comme si vous y étiez, dont la note finale se jouera devant un hôpital.

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Depuis le début du confinement, les événements culturels sont annulés les uns après les autres. Plus de concert depuis un mois et demi... une éternité pour les amateurs de musique. Certains ont poussé la chansonnette ou sorti leurs instruments pour animer leur quartier ou leur village. Désormais, des artistes locaux vont encore plus loin, en déambulant dans les rues de certaines villes pour faire un cadeau aux habitants : quand vous ne pouvez pas vous rendre au concert, c'est le concert qui vient à vous.
 

Une inversion des rôles, qui a vite séduit le chanteur et compositeur Nicolas Fischer. C'est lui qui ouvrira le bal lundi 27 avril à Wissembourg. Il a répondu sans hésiter à la sollicitation de la société Produc-son, organisatrice et productrice de spectacles, et dont l'activité est en ce moment au point mort.

La musique, c'est un bon trait d'union entre les gens.
- Nicolas Fischer, artiste

"J'ai trouvé ce concept d'aller vers les gens très amusant, c'est le rôle de la musique, confie-t-il. Beaucoup de choses se passent tous les jours à 20 heures, les gens applaudissent, on sent qu'ils ont besoin de se retrouver, même à distance. La musique, c'est un parfait trait d'union entre les gens."

Nicolas Fischer avait déjà monté une chorale virtuelle d'artistes au début du confinement : Cocon (comme copains confinés), avec des titres en français et en alsacien. "Ça s'inscrit dans la continuité : l'idée, c'est de faire des choses ensemble. La situation est difficile, et je pense vraiment que la musique et les arts en général ont d'autant plus d'intérêt pour les gens parce qu'ils ont besoin de s'évader autrement que physiquement."
 
Quatre dates de concerts ambulants sont déjà arrêtées : après Wissembourg, Saverne accueillera Duo éphémère le mercredi 29 avril, puis Foes et June se produiront à Brumath le samedi 2 mai. À Obernai, les rues seront animées le lundi 4 mai, mais le ou les artistes ne sont pas encore connus. Produc-son espère pouvoir encore installer son camion-scène dans au moins deux autres villes. "On travaille dans la logique du confinement, avec des artistes locaux, qui ne se déplacent pas loin de chez eux. Les maires que nous avons contactés étaient partants d'emblée", explique Marjolaine Jacobi, chargée de communication. Cinq personnes au maximum seront sur et autour de la scène.
 

Chanter sur son balcon pour s'évader

Un concert, en toute simplicité. "On m'a demandé de commencer par un speech pour dire aux gens de ne pas venir devant la scène. C'est la première fois que ça m'arrive", plaisante Franck Schmidt, alias Foes, qui se produira à domicile, à Brumath

Avec sa partenaire Justine Cazé, il a déjà sélectionné une trentaine de chansons, choisies évidemment pour que les habitants puissent chanter avec eux depuis leur balcon : "On ne va pas du tout faire quelque chose de fou artistiquement, on veut faire participer les gens, c'est l'essentiel. S'il faut faire du Patrick Sébastien pour que les gens balancent leurs serviettes, on le fera. Le but, c'est d'apporter de la légèreté et d'aller vers les gens, tout en restant à distance."
 

Une bouffée d'oxygène pour les artistes, aussi


Dans chaque ville, les chanteurs et musiciens s'arrêteront dans quatre quartiers : des endroits soigneusement choisis pour être visibles et audibles du plus grand nombre. Une vingtaine de minutes par place, à partir de 18 heures, avant de poursuivre leur route. 

Une déambulation, vécue comme une bouffée d'oxygène par les professionnels qui vivent par et pour le public : "La période est compliquée pour les artistes et musiciens qui ont l'habitude de faire de la scène. On a cette envie de faire du "live". Là, c'est une opportunité rêvée. On veut vraiment être dans l'interaction. Les gens seront sans doute heureux d'avoir de vrais humains devant eux, on va chercher à les faire participer", se réjouit Nicolas Fischer.

On a l'habitude d'être hyper socialisés toute l'année, et d'un coup, on se retrouve confinés.
- Foes et June, artistes

Soulagement et excitation aussi pour Foes et June : "On a l'habitude d'être hyper socialisés toute l'année et d'un coup, on se retrouve confinés. On a deux chats, deux chiens, c'est un bon public, mais la tonalité n'est pas la même", sourient-ils encore. 
 

Clou du spectacle devant un hôpital

Tous les concerts ambulants se termineront devant un hôpital, c'est même à condition d'avoir un tel établissement de santé que les villes ont été retenues. De 19h30 à 19h50, juste avant les désormais célèbres applaudissements de 20 heures, les artistes joueront pour les soignants.
 

Pour Justine Cazé, ou June, l'émotion sera toute particulière. La jeune femme travaillait encore dans un hôpital il y a quelques mois. Désormais infirmière libérale, elle est en arrêt de travail depuis plusieurs semaines en raison d'une maladie auto-immune. "J'ai beaucoup culpabilisé, je pense dire sans me tromper que j'ai été invivable. J'ai eu le sentiment d'abandonner mes collègues et mes patients, c'était très difficile à vivre. Pouvoir rendre hommage au personnel médical, ça va me faire quelque chose."

La musique permet de créer du lien, mais elle sert aussi à dire merci
- Nicolas Fischer, artiste

Là encore, la musique a ce pouvoir magique de faire passer des messages. "Elle permet de créer du lien, mais elle sert aussi à dire merci, à montrer aux soignants qui sont sur le front qu'on apprécie vraiment tout ce qu'ils ont fait et font pour nous", conclut Nicolas Fischer.
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