D'avril à octobre,Steve Birgel pédale à travers le Bas-Rhin, à bord de sa "Kütsch". Il va d'Ehpad en Ehpad et de maison en maison pour emmener ceux qui ne peuvent plus se balader seuls sur son vélo spécial. Un circuit de 45 minutes très apprécié.
Ce jour-là, Steve Birgel nous attendait à Scherwiller. C'est là, qu'il avait rendez-vous avec certains résidents de l'Ehpad du village. Au programme, des balades de 45 minutes par résident à travers les rues de la cité viticole et sur les sentiers alentours.
À chaque fois, le même émerveillement quand les résidents voient arriver Steve Birgel. Ils sont là et l'attendent. Prêts à partir à vélo en toute sécurité. "À la une, à la deux, à la trois" dit-il au moment de faire glisser le fauteuil roulant de Charlotte Spith sur la petite plateforme disposée devant son vélo. Harnais pour attacher le fauteuil, lunette pour éviter les projections et casque, tout est prévu pour assurer la sécurité des clients de la Kütsch. Départ pour 45 minutes à travers Scherwiller.
"L'histoire de la Kütsch a commencé quand je travaillais à Haguenau dans un magasin de matériel médical" raconte Steve Birgel entre deux coups de pédale. "Et un jour, dans un Ehpad, j'ai croisé un monsieur en fauteuil qui était un ancien pêcheur. C'est là que j'ai eu l'idée de l'emmener à la pêche, avec son fils et ses petits-enfants, pour qu'ils passent un bon moment." Depuis Steve a développé sa société. Il travaille avec une quinzaine d'Ehpad dans le département du Bas-Rhin. À Scherwiller le projet est soutenu financièrement par la CeA. Steve propose également son service aux particuliers.
Une balade en famille
"Tu reconnais le lieu ?" Ce jour-là, Charlotte Spith était accompagnée de sa nièce qui circulait sur un vélo à côté du triporteur. Le petit groupe avait décidé d'emmener la résidente revoir sa maison, car c'est aussi ça l'idée de la Kütsch. Permettre aux résidents de revoir et revenir dans des lieux connus. Se souvenir. Le tout en compagnie de la famille si celle-ci le souhaite. Un élément vital pour Stéphanie Wirckel, l'animatrice de l'Ehpad. "Merci ma chérie !", lui lance Charlotte avant de reprendre le chemin retour.
Le but est aussi de proposer aux familles une solution pour partir en balade sans contraintes et de découvrir autre chose. Pour Hubert Guiot, fils de Marie-Louise, résidente de l'Ehpad c'est "une parenthèse dans leur vie. On fait beaucoup de promenades les vendredis après-midi, mais à pied. À force, ce sont toujours les mêmes circuits et on se lasse peut-être un peu. Là ça change et ça fait plaisir."
Et quand la famille ne peut pas être là, ce sont les bénévoles de l'Ehpad qui prennent le relai en offrant un peu de leur temps avec plaisir. C'est le cas d'Annick Sutter. "Et je suis aussi contente de procurer de la joie aux autres. Les voir sourire, c'est fantastique. On passe toujours un bon moment. Les résidents peuvent raconter leurs souvenirs."