Les vestiges d'un massacre vieux de plus de 6000 ans mis au jour à Achenheim

Ce macabre dépôt découvert tout près de Strasbourg par les archéologues de l'INRAP se compose de cinq adultes et d’un adolescent, tous des hommes. Les squelettes sont complets. Ils présentent de nombreuses fractures aux jambes, mains, pieds, côtes, clavicules, crâne et mandibule.

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L'équipe d’archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) a d'abord découvert un site, sorte de vaste enceinte, abritant plus de 300 silos, servant à abriter des céréales ou d'autres denrées. Les entrées de ces silos étaient protégées par un dispositif défensif. Pour les spécialistes, les populations qui vivaient à cet endroit entre 4400 et 4200 avant notre ère, étaient obligées de se protéger. 

Dans l'un de ces silos, mesurant 2,5 m de diamètre, les restes des six individus retrouvés montrent qu'ils gisent sur le dos, le ventre ou le côté, parfois entremêlés. Leurs positions laissent supposer qu’ils ont été abandonnés dans la fosse, sans autre ménagement. Trois membres supérieurs gauches d’adultes, exhumés l’un à côté de l’autre et un bras plus petit, avec avant-bras et main, coupé à mi-humérus, attestent la présence de quatre autres individus. Selon les archéologues, ce dépôt de cadavres évoque une même tuerie, un même conflit.
Les premiers conflits ou violences de masse émergent entre 12 000 et 10 000 ans, dans des sociétés prénéolithiques. Les archéologues en ont retrouvé les traces au Djebel Sahaba, au Soudan et à Nataruk au Kenya. En France, la découverte de Bergheim, au nord de Strasbourg, en 2012, est l’illustration des carnages néolithiques. Dans une fosse, gisaient huit individus, décédés simultanément. Sous eux, au fond de la fosse, reposaient sept membres supérieurs gauches amputés au niveau du bras. Achenheim et Bergheim sont contemporains.

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