Rund um. Le tourisme fluvial se développe en Alsace. De nouveaux ports voient le jour dans la région. Le canal de la Marne au Rhin est d’ailleurs sur le point de ravir la deuxième place au palmarès des canaux les plus fréquentés de France, juste derrière le canal du Midi.
Preuve du développement du tourisme fluvial, le canal de la Marne au Rhin est sur le point de ravir la deuxième place au palmarès des canaux les plus fréquentés de France, juste derrière le canal du Midi. Actuellement, il se hisse à la troisième marche du podium.
Une fréquentation que l'on retrouve dans les ports alsaciens, notamment celui de Saverne. Marlène et Gabriel Haenel vivent dans un appartement en ville, mais dès qu'ils le peuvent, ils passent leurs journées sur leur bateau, dans le port. "C’est une autre toute autre ambiance ici, par rapport à chez nous. Quand vous dormez, vous sentez que ça tangue, ça berce et permet de s'endormir calmement. C'est comme des vacances", raconte Gabriel Haenel.
"Au revoir !" lance-t-il. "C'était des Anglais, très sympathiques. Ils sont arrivés hier soir et là ils naviguent vers Strasbourg", poursuit-il. Et Marlène Haenel de renchérir : "Quand un bateau accoste et que mon mari constate qu’ils ont du mal à s’amarrer, il descend leur donner un coup de main. On entame la conversation, on parle anglais, allemand ou français, ça me fait plaisir de rencontrer des gens".
Au total, le port de Saverne compte 90 emplacements. Les habitants du port vivent là toute l’année, y passent quelques jours ou juste une nuit. L'objectif est d'animer le port tout en préservant l'environnement. Mathieu Kilhoffer, conseiller municipal de Saverne à la biodiversité et la nature en ville, témoigne : "La végétation est bonne pour les poissons, ils peuvent s'y reproduire. Dans le reste du Bas-Rhin, il y a des sandres mais plus de brochets. Ici, comme nous avons plantés des roseaux et des nénuphars, les brochets s’y développent encore."
A quelques kilomètres et 5 écluses en aval, Steinbourg. Le village de 2.000 habitants vient d'inaugurer un nouveau port. Un investissement à hauteur de 400.000 €. "Nous voudrions que les touristes restent ici et y passent la nuit, aillent dans le village et fréquentent nos commerces. Notre objectif : faire venir les gens et évidemment générer des dépenses à Steinbourg", explique Viviane Kern, maire de Steinbourg.
Le port est autonome d’un point de vue énergétique et totalement automatique, une première en France. L’installation tourne grâce à l’énergie solaire. Céline Tioutiou, 1ère adjointe au maire de Steinbourg, détaille : "Le courant est produit par des panneaux photovoltaïques, est stocké dans des batteries et passe par des onduleurs. C’est technique ! Quand les plaisanciers ont besoin de courant, ils viennent à cette borne. Pour l'eau, le fonctionnement est le même, tout se fait de manière automatique".
Les loueurs de bateaux, eux aussi, remarquent l'essor du tourisme fluvial. Cédric Schreiber possède 27 bateaux, dont des embarcations électriques de plus en plus demandées. "J'ai des clients à la fibre écologique, qui roulent en voiture électrique. Des clients suisses, allemands ou néerlandais par exemple", déclare-t-il. Pas besoin de permis pour naviguer, une petite formation avant le départ suffit, ainsi qu'un peu d'adresse au passage des écluses.