"On ramassait des bêtes mortes toute la journée" : après le passage de la fièvre catarrhale, l'inquiétude des éleveurs d'ovins

La fièvre catarrhale ovine a tué des centaines d'animaux en Alsace à la fin de l'été. Au-delà de l'impact immédiat, la stérilité des bêtes alarme les éleveurs.

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"Quand vous travaillez toute la journée avec cette odeur de mort, c'est atroce." La fin de l'été 2024 a été particulièrement éprouvante pour Stéphane Huchot. La fièvre catarrhale ovine (FCO) a touché son exploitation de brebis de Preuschdorf (Bas-Rhin) à la mi-août. Il a perdu 70 bêtes au total, sur les 1100 que comptait la ferme.

"Mon fils ne faisait que ça à longueur de journée, se souvient Stéphane Huchot. Il ramassait des bêtes mortes comme vous ramassez des champignons. Moralement, c'était très compliqué." Et cela pendant trois semaines.

Après un premier cas détecté en France le 5 août 2024, dans le département du Nord, la fièvre catarrhale s'est propagée dans un large quart nord-est. Selon le décompte du ministère de l'Agriculture, 7122 foyers sont recensés au 30 octobre 2024 dans une quarantaine de départements, principalement des Hauts-de-France, du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté. Une campagne de vaccination a été lancée, l'Etat a commandé 11,7 millions de doses, et les élevages de l'ensemble du territoire sont éligibles à la vaccination.

Animaux stériles 

Mais les éleveurs redoutent une seconde catastrophe. Stéphane Huchot a réalisé des échographies sur ses animaux. "Sur 600 brebis qui devaient mettre bas en fin d'année, seules 240 sont encore gestantes, ça me fait peur", confie-t-il. L'éleveur ne sait pas si les béliers sont stériles, c'est l'incertitude. Et une crainte pour l'avenir. "On ne pourra pas renouveler le cheptel."

Face aux différentes crises qu'ont rencontrées les agriculteurs en 2024, la Région Grand Est devrait débloquer une enveloppe de 9,5 millions d'euros, dont une partie irait aux éleveurs touchés par la FCO. Ce plan régional d'aides pourrait concerner 1300 exploitations, à condition qu'il soit voté le 15 novembre 2024.

C'est en l'occurrence cette date qu'a choisie le premier syndicat agricole, la FNSEA, pour organiser une nouvelle mobilisation, presque un an après les importantes manifestations de l'hiver 2023. "Beaucoup de promesses ont été formulées, et doivent aboutir. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas", assure le président de la FDSEA du Bas-Rhin, Franck Sander. Les agriculteurs attendent une loi de simplification administrative, et n'ont pas trouvé les solutions attendues dans le projet de loi de finance 2025.

Ce mardi 5 novembre 2024, le nouveau préfet du Bas-Rhin Jacques Witkowski a choisi la ferme Huchot pour son premier déplacement. "Un préfet sur le terrain au bout de deux jours, c'est un signal, tempère Franck Sander. Mais ça ne va pas lever nos préoccupations et nos actions pour autant.

Les autorités sanitaires rappellent que la FCO n'est pas transmissible aux humains et qu'elle n'a pas d'incidence sur les denrées alimentaires. La viande et le lait restent consommables.

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