Le mercredi 18 décembre, Jean-Louis Debré est revenu sur les lieux de la profanation survenue au cimetière isréalite de Westhoffen (Bas-Rhin) le 3 décembre. Les croix gammées tracées en noir sur les tombes ont disparu, y compris de celles de sa famille.
Plus de croix gammées dans le cimetière israélite de Westhoffen (Bas-Rhin). Les traces de la profanation antisémite survenue le 3 décembre 2019 ont disparu. Voulant revoir le "point d'ancrage" de sa famille (dont les tombes avaient été souillées), Jean-Louis Debré (ancien ministre de l'Intérieur, ancien président de l'Assemblée nationale, ancien président du Conseil constitutionnel) s'est rendu sur place le mercredi 18 décembre. Il était accompagné du maire, Pierre Geist.
"Je suis très heureux que ces tags aient été effacés. La municipalité a agi avec diligence pour que ces traces d'un mauvais souvenir disparaissent le plus rapidement possible. Mais au-delà de la disparition de ces tags, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas se mobiliser. Car il y a une espèce de honte que des gens - on ne sait pas qui - osent encore se référer, en faisant des croix gammées, à cette idéologie qui a fait des millions de morts. Comment, aujourd'hui, peut-on encore se référer au nazisme et à l'antisémitisme ?"
"Mais de là, il y a une obligation. Celle de se mobiliser. Se mobiliser contre toutes les haines. Dont l'antisémitisme est l'une des expressions. Et se mobiliser derrière la République. Parce que la République, c'est le respect de la liberté. De la liberté d'expression, mais aussi de la liberté de conscience. C'est ça, la République. C'est : respectons-nous, nous n'avons peut-être pas la même religion, il y en a qui croient et d'autres qui ne croient pas, mais respectons chacun dans l'approche de leur religion."
"Et quand on vient profaner l'un des plus vieux cimetières d'Alsace... L'Alsace, qui a accueilli les juifs, qui a accueilli ma famille. L'Alsace, qui est une terre de respect, de tolérance. C'est inadmissible. Et donc, à chacun, quelles que soient ses convictions, quelle que soit sa religion, quelles que soient ses espérances : tous, rassemblons-nous pour dire non."
"La tombe de Pauline Debré, on y a marqué les deux médaillons de la République. Car ma famille est une petite famille juive de Bavière qui choisit de venir en France. Parce que c'est une terre de liberté, parce que c'est une terre où on va lui permettre de suivre sa religion. Ils placent leur venue ici sous le respect de la tradition héritée des ancêtres : ce sont des juifs, heureux d'être juifs. Mais aussi, en remerciement de la République, qui les a accueillis."