La direction de la brasserie Heineken France l'a annoncé ce lundi 14 novembre : le site de Schiltigheim va fermer ses portes d'ici trois ans. Le groupe souhaite se concentrer sur les deux autres brasseries situées à Mons-en-Baroeul et à Marseille. 220 emplois sont concernés.
La direction de la brasserie Heineken France l'a annoncé ce lundi 14 novembre dans un communiqué, le site de Schiltigheim, baptisé l'Espérance, va fermer ses portes d'ici trois ans. Un projet de réorganisation de l'outil de production de l'entreprise a été présenté aux représentants du personnel et à l'ensemble des salariés, jugé nécessaire pour "préserver la compétitivité de l'entreprise à long terme".
Le groupe, qui voit ses parts de marché baisser, souhaite ne maintenir que deux de ses trois brasseries : Mons-en-Baroeul, près de Lille, et Marseille. Seule la marque Fischer continuerait à être produite en Alsace par l'intermédiaire d'une micro-brasserie. Heineken précise en effet souffrir de l'augmentation du coût des matières premières et de l'énergie, de la concurrence plus rude et des conséquences de la crise du covid.
220 postes seraient à terme ainsi concernés. La direction de la brasserie l'assure : le dialogue social sera la priorité et un plan de sauvegarde de l'emploi sera négocié avec les organisations syndicales. Des opportunités de reclassement en interne seront notamment proposés à l'ensemble des salariés du site de Schiltigheim.
Un site vétuste et mal placé
Nous mesurons l’émotion suscitée par le projet de fermeture ou de cession de la brasserie de Schiltigheim, à laquelle nous sommes tous très attaché, a indiqué dans le communiqué Pascal Gilet, PDG d'Heineken France. Mais ce site souffre de nombreuses contraintes du fait de sa localisation qui n’est plus stratégique et de ses coûts de production qui sont trop élevés."
Par ailleurs, une recherche de repreneur sera menée en parallèle pour essayer de trouver "des porteurs d'un projet solide et pérenne."
Heineken, fondé en 1864, possède la brasserie schilikoise depuis 1972, c'est la première incursion du groupe néerlandais en territoire français. Viendront Mons-en-Baroeul en 1986 puis Marseille en 1988. En difficulté depuis la crise du covid et la fermeture des bars et restaurants, Heineken, qui emploie environ 85.000 personnes dans le monde, avait déjà licencié 8.000 salariés.
Les salariés schilikois sont actuellement en réunion pour discuter de la situation et ont déjà décidé de mettre en place un mouvement de grève reconductible qui commencera demain à 5 heures. "Depuis plusieurs mois on avait des doutes vu les investissements, la baisse des volumes, l'augmentation de l'énergie, nous répond dans un souffle Didier Deregnaucourt, délégué CGT, donc le couperet est tombé ce matin, là on est en train de digérer l'info, et demain la grève c'est pour montrer notre mécontentement".
Des réunions vont se succéder toute la journée pour avertir et discuter de la situation avec les salariés qui sont de toutes façons tous déjà au courant.