C'est une première en Alsace, et le 24ᵉ de ce type en France. Un centre médical de soins immédiats (CMSI), a ouvert ses portes ce lundi 18 mars à Schiltigheim. Et déjà, les premiers patients se sont vus prodiguer des soins adaptés.
Un papa, pas franchement inquiet, mais souhaitant apporter une solution de soins à son fils, franchit, à l'ouverture, les portes du premier CMSI d'Alsace (centre médical de soins immédiats) ce lundi 18 mars.
"J'en ai entendu parler par le bouche-à-oreille et c'est vrai que c'est beaucoup plus simple que d'aller engorger les urgences, où nous aurions de toute façon attendu beaucoup plus longtemps", explique-t-il, heureux d'avoir sans doute gagné du temps.
Et c'est vrai qu'une demi-heure après leur arrivée au 4a rue de La Haye à Schiltigheim, le fiston, victime d'un coup lors d'un match de football et dont les doigts de la main gauche sont bleus et douloureux, repart le bras en écharpe et le sourire aux lèvres.
Ce centre médical est une première en Alsace, il en existe 23 autres en France, et se veut un relais entre la médecine de ville et les urgences hospitalières. Avec la plateforme Doctolib, les médecins généralistes affichent souvent complet, or de nombreux soins non programmés ne nécessitent pas d'aller aux urgences.
Le bon soin au bon endroit
Elles sont quatre femmes à avoir monté ce projet, deux médecins généralistes, formées à la radiologie et bientôt aux échographies, et deux infirmières. "L'idée, c'est vraiment d'apporter le bon soin au bon endroit", explique Pauline Le Peutrec, généraliste âgée de 31 ans.
Une formule idéale pour elle, puisqu'un parcours complet est proposé. Reçu par une secrétaire puis une infirmière, le patient reçoit les premiers soins, le médecin prend le relais si c'est nécessaire, idem s'il faut réaliser une radio, une échographie ou une prise de sang. Le centre a un partenariat avec le laboratoire voisin et même avec le centre d'imagerie situé à proximité.
"Imaginons une douleur abdominale, précise Pauline Le Peutrec, nous pouvons réaliser une prise de sang et avoir les résultats dans la journée. De même, nous avons des créneaux avec le centre d'imagerie et si besoin, un scanner peut être programmé dans les heures qui suivent".
La jeune femme, d'origine bretonne, était jusqu'à présent médecin remplaçante. "J'ai adoré ça, et puis Marie Nauny, urgentiste, m'a proposé cette association. Tout de suite, l'idée m'a plu parce que je ne souhaitais pas ouvrir un cabinet toute seule. Trop de contraintes administratives, trop de comptabilité, là, on n'est jamais seules et on peut vraiment se consacrer entièrement au patient", se réjouit Pauline Le Peutrec.
Inquiète pour ce premier jour d'ouverture de n'avoir personne, la jeune médecin a vite été rassurée. Il faut dire que les besoins sont grands. Dans le Bas-Rhin, la densité de médecins généralistes est passée de 157,2 à 143,1 pour 100 000 habitants entre 2010 et 2023 et dans le Haut-Rhin de 137,8 à 108,6.
Le centre est ouvert 7 jours sur 7, de 8 heures à 20 heures et sans rendez-vous.