Alexis Losser a choisi de reprendre l'exploitation familiale de vaches laitières à Mussig en janvier 2020. Un choix réfléchi et passionné pour ce jeune agriculteur qui ne compte pas ses heures et fourmille d'idées pour développer sa ferme.
Alexis Losser a 24 ans, il s’est installé il y a tout juste un an, en janvier 2020. Il a repris une partie de la ferme familiale à Mussig (Bas-Rhin, voir carte ci-dessous), puisqu’il est associé à son père et ses deux cousins. Une belle aventure d’éleveur laitier pour un jeune homme plein d’idées et d’envies. Rencontre.
Beaucoup de jeunes hésitent à se lancer ou à reprendre la ferme familiale. Comment ça s’est passé pour vous ?
"Quand on baigne dedans depuis qu'on est petit et que c'est une passion, la question ne se pose pas. Au lycée je savais déjà que je voulais être éleveur, j'étais à fond. Et de connaître les difficultés, ça ne m’arrête pas, au contraire... C'est un vrai challenge de réussir tous ces défis. Ce qui compte, c’est une vision claire des choses et de savoir dans quelle direction il faut aller."
Qu’est-ce qu’il reste à faire quand on reprend une exploitation ?
"Gérer l'exploitation, c'est ça qui me motive. J’ai plein d'idées, je veux toujours avancer. Et je sais aussi qu’il ne faut pas compter ses heures. Déjà, avec mon cousin Thomas, il faut qu’on réfléchisse à l’avenir à deux. Mon père et son cousin sont plus âgés, un jour nous ne serons plus que deux. Une idée que j’ai, c’est par exemple d’acheter une grosse machine, une automotrice mélangeuse, sur le principe de la Cuma, c’est-à-dire à plusieurs exploitations.
Aujourd’hui, on distribue la nourriture en tracteur aux vaches deux fois par jour, ce qui nous prend deux heures par jour. Avec cette machine, on pourrait embaucher un salarié à plusieurs, et il tournerait de ferme en ferme pour ce travail. Cela nous dégagerait du temps pour autre chose."
Que voulez-vous améliorer en priorité ?
"Ce qui m’importe, c’est le confort de travail et le confort de l’animal, ça c’est vraiment ce que je veux améliorer. Cette machine apporterait un confort de travail. Et pour les bêtes, je voudrais faire un gros investissement. Pour l’instant nous avons 150 vaches dans un bâtiment trop juste, elles sont trop serrées. L’idée serait de construire un bâtiment pour 60 vaches, réservé aux vaches taries : c’est-à-dire aux vaches qu’on ne trait plus, avant qu’elles mettent bas. Je voudrais qu’elles aient de la place et qu’elles puissent se reposer. Mais ça aurait un coût de 400.000 euros."
Ce qui m’importe, c’est le confort de travail et le confort de l’animal.
Le bio pourrait être une option ?
"Je vise plutôt le label 'lait de pâturage', même si ce serait difficile aussi à obtenir, nous n’avons pas assez de prairies. Notre lait est distribué par Alsace Lait, en tant que 'lait sans OGM'. Mais pour arriver à un lait de pâturage, il faudrait que ce soit plus rémunérateur. La différence actuellement est de quinze centimes par litre, ce n’est pas assez pour augmenter nos prairies. Le bio, ce serait trop délicat aussi. Ce n’est pas notre stratégie actuelle."