Périscolaire : faute de place, des parents accompagnent eux-mêmes les enfants au restaurant

Faute de places suffisantes en périscolaire à Hilsenheim (Bas-Rhin), des parents se relaient pour assurer eux-mêmes l’accompagnement d’une dizaine d’enfants en maternelle et primaire. Le repas de midi est pris dans un restaurant puis une salle est mise à disposition par la mairie jusqu'à la reprise des cours de l'après-midi.

Au menu, ce midi, c'est salade, blanc de poulet et pâtes. De quoi régaler les enfants de maternelle et du primaire d'Hilsenheim (Bas-Rhin). Aujourd'hui ils sont six, six enfants qu'Anaïs Delamesiere et une autre maman viennent récupérer à la sortie des cours du matin, direction le restaurant "A l'ombre du clocher", à deux minutes de marche. C'est ici que les enfants prendront leur repas, dans une pièce à part que la restauratrice leur a réservée.

"On n'allait pas les laisser sans repas de midi", réagit Marie-Anne Braun, la patronne, qui dit adorer les petits. Ce n'est d'ailleurs pas une première pour elle. Avant la construction du périscolaire actuel, elle a accueilli des enfants pendant sept ans tous les midis. "Et comme cette année il y a un problème de place, on m’a demandé si j’étais d’accord pour reprendre l’opération, j’ai tout de suite accepté". Les enfants, eux, ne rechignent pas devant un blanc de poulet ou une bonne assiette de pâtes. Quant à la salade, pour certains c'est plutôt "bof". Mais il en faut pour tous les goûts.

Ils iront ensuite dans une salle mise à disposition par la mairie, un local donnant sur cours avec jardin, pour patienter jusqu'à la reprise des cours, à 13h15.

Système D

Ce dispositif, impliquant bénévolement pour l'instant des parents d'élèves, a été mis en place à la rentrée scolaire pour pallier le manque de place en périscolaire dans la commune. En tout 27 enfants se sont vus refuser une place à Hilsenheim. Anaïs Delamesiere fait partie des parents concernés. Alors il a bien fallu se débrouiller assure cette maman, à l'origine du système qui semble pour l'instant plutôt bien fonctionner.

Pour l'occasion une association a vu le jour, les Loulous d'Hilsenheim, portée par les parents eux-mêmes. "L'essentiel est que ça arrange tout le monde. Je n’ai pas voulu chercher de coupable, j’ai réservé mon énergie à trouver une solution sans pointer du doigt tel ou tel organisme. Sans les participants, les bénévoles, sans l’école et la mairie qui nous a donné une salle ou sans la restauratrice, rien de tout cela n’aurait pu être possible", explique Anaïs, présidente de l'association.

Des projets qui prennent du temps

Et il faudra bien composer avec cette solution provisoire, le temps que le projet d'extension du périscolaire voit le jour. Car oui, il existe bel et bien un projet mais il a été reporté par la CCRM (communauté de communes du Ried de Marckholsheim) pour des raisons financières. Quant au projet de Binderheim, la commune voisine, qui pourra accueillir des enfants de Hilsenheim, il ne verra le jour qu'à l'horizon 2025. "On attendra le temps qu'il faut", décision à laquelle se résout avec philosophie Anaïs Delamesiere.

Du côté de la mairie on se dit plutôt satisfait de l'action que mène l'association, croit savoir sa présidente. "Parce qu'on arrive à garder les enfants dans la commune." En attendant d'obtenir son immatriculation, la structure fonctionne avec des bénévoles, à raison d'un accompagnant pour cinq enfants. "Ensuite on a l'intention d'embaucher. On a déjà des candidats". Les parents qui le désirent paieront un droit d'inscription à l'année d'une cinquantaine d'euros et une forme de cotisation mensuelle évaluée en fonction de la prestation : midi, soir, toute la semaine ou occasionnelle. Pour l’instant, ils payent directement le prix du repas au restaurant, soit 5,50 euros.

La présidente des Loulous d'Hilsenheim se donne un peu de temps pour évaluer le fonctionnement de la structure. En début d'année prochaine, si tout va bien, un accueil du matin pourrait voir le jour.

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