Après quatre ans de travaux, la Bibliothèque Humaniste de Sélestat rouvrira ses portes au public le 23 juin. Voici une visite en avant-première de ce nouvel écrin.
La Bibliothèque Humaniste, fondée en 1452, est installée depuis 1889 à la halle aux blés de la ville, un bâtiment édifié en 1840. Elle recelle de nombreux trésors, dont la collection de Beatus Rhenanus, célèbre humaniste alsacien et ami d’Érasme, qui a été inscrite en 2011 au registre Mémoire du monde de l’UNESCO. Elle est constituée de 423 volumes, contenant 1 287 œuvres et 41 manuscrits répartis dans divers recueils, auxquels il faut ajouter 33 manuscrits anciens et 255 lettres autographes.Le projet de restructuration de la Bibliothèque Humaniste a été confié à Rudy Ricciotti, architecte de renommée mondiale, réalisateur, entre autres, du Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), en 2014. Il a permis de doubler les surfaces du site grâce à l’ajout d’une extension et l’aménagement des sous-sols. La restructuration a préservé l’aspect architectural néo-roman de la halle aux blés.
Le parcours de visite
Sur les traces de l’humaniste Beatus Rhenanus, le parcours emmène les visiteurs à la découverte de collections uniques. Six espaces composent l’exposition permanente. L’ensemble des panneaux explicatifs et des dispositifs multimédias sont traduits en anglais et en allemand. Le "trésor" de la Bibliothèque Humaniste, avec ses 154 manuscrits médiévaux et ses 1611 imprimés des 15e et 16e siècles, se découvre livre par livre, thème après thème. Ce cube de verre abrite les ouvrages les plus précieux des collections. Un dispositif numérique inédit permet de rentrer au cœur de ce "trésor", en feuilletant sans contrainte des livres aujourd’hui numérisés.
La ville de Sélestat connaît à la Renaissance un âge d’or qui trouve son origine à l’époque médiévale. La richesse de la ville est illustrée par des plans, une maquette interactive de Sélestat au 16e siècle et des œuvres d’art rhénan. Les fruits des fouilles d’archéologie préventive réalisées en 2016 sont aussi exposés dans cet espace. A découvrir également, des objets déposés par l’Observatoire de Paris, comme, par exemple, des cadrans solaires du 16e siècle, des objets d’art à thématique religieuse et une animation numérique sur les techniques de l’imprimerie et des caractères mobiles.