Quatre mois après le périple meurtrier de Gabriel Fortin, soupçonné d'assassinat et de tentative d'assassinat sur 4 responsables de ressources humaines dans la Drôme, l’Ardèche et le Haut-Rhin, les parquets de Colmar et Mulhouse se dessaisissent de l’affaire au profit de la juridiction de Valence.
Les enquêtes sur Gabriel Fortin, mis en examen pour avoir tué trois personnes dans la Drôme, l'Ardèche et le Haut-Rhin, et tenté d'en tuer une quatrième dans ce même département, ont été regroupées mercredi au parquet de Valence. Après celui de Privas, les parquets de Colmar et Mulhouse se sont en effet dessaisis à son profit.
"L'information judiciaire sur l'ensemble des faits sera poursuivie des chefs d'assassinats et de tentative d'assassinat, la préméditation étant retenue pour tous les faits", a précisé jeudi le procureur de la République à Valence, Alex Perrin, dans un communiqué de presse.
"Jusqu'à présent, Gabriel Fortin, tant devant les juges d'instruction que devant les enquêteurs, est resté mutique, se contentant de déclarer qu'il n'avait rien à dire", a ajouté le magistrat.
Un lien établit entre les différentes affaires
L'homme de 46 ans, célibataire sans enfant ni emploi, est poursuivi pour avoir tué par balles une employée de Pôle Emploi à Valence le 28 janvier au matin, puis la DRH d'une entreprise en Ardèche dont il avait été licencié en 2010, avant d'être intercepté par la police.
Ces faits avaient été rapprochés d'un crime commis deux jours plus tôt dans le Haut-Rhin. Le 26 janvier 2021, Estelle Luce, responsable des ressources humaines avait été retrouvée morte, tuée par balles, sur le parking de son entreprise de Wolfgantzen. Le même jour, en début de soirée, un autre DRH avait été agressé par arme à feu à son domicile de Wattwiller.
Outre des éléments d'ADN, un portrait-robot, l'identification de l'arme et de la voiture utilisées, l'enquête a révélé des liens entre les victimes alsaciennes et le suspect de Valence, dont elles avaient procédé au licenciement d'une entreprise de l'Eure-et-Loir en 2008.
La femme tuée et l'homme agressé dans le Haut-Rhin avaient été "victimes de faux profils sur les réseaux sociaux, depuis 2009, dénonçant ouvertement leurs méthodes de travail. Des investigations numériques ont permis de déterminer des connexions au nom de Gabriel Fortin", indique le parquet de Valence.