Lors de la révélation de l'affaire, Jean-Claude Matry, président du syndicat CFTC aux hôpitaux universitaires de Strasbourg avait accompagné l'opératrice du SAMU qui avait rabroué Naomi. Il a porté plainte pour diffamation après des propos injurieux à son encontre sur les réseaux sociaux.
Lorsqu'éclate au grand jour l'affaire Naomi avec la publication par l'hebdomadaire Hebdi des enregistrements des opératrices qui ont répondu à la jeune fille, Jean-Claude Matry reçoit et prend en charge l'intervenante incriminée du SAMU, alors adhérente à la CFTC (elle l'a quittée depuis) que préside aux hôpitaux universitaires de Strasbourg Jean-Claude Matry. Celui-ci va alors se faire le porte-voix de l'opératrice, expliquant qu'elle est "effondrée" et qu'elle "a pris conscience de la gravité de ce qu'elle a fait".
C'est avec stupeur qu'il découvre sur Facebook un post le concernant, avec sa photo à l'appui. Publié le 12 mai dernier par le groupe "au coeur de la diaspora sans langue de bois", ce message incrimine le responsable syndical comme celui ayant fait en sorte d'étouffer l'affaire : "c'est lui qui a fait en sorte que le corps [de Naomi] soit mal conservé pour l'autopsie". Ce groupe facebook dit traiter "l'actualité politique, monde, sport, société, média, débat et information du Congo, d'Afrique et d'ailleurs". Il relaye principalement des informations relatives à l'Afrique et au Congo, pays dont est originaire la famille de Naomi Musenga.
"Je suis sur un bûcher, y'a plus qu'à allumer la mèche" réagit Jean-Claude Matry, choqué d'avoir ainsi découvert sa photo et ce message à son encontre. "En diffusant [ma photo] sur facebook, ils ont mis un homme à abattre. Il suffit d'ajouter un wanted, une somme d'argent et on aura la chasse à l'homme". Jean-Claude Matry a peur pour sa famille - il a cinq enfants. Et il ne comprend pas pourquoi il est ainsi attaqué. "Je suis un représentant syndical qui est mis à mal pour avoir assuré son rôle. Dès lors qu’un adhérent vient me voir, mon premier et unique rôle, c'est d'avoir de l'empathie, de la compassion, et de rechercher des explications pour comprendre la vérité."
Pour Jean-Claude Matry, l'affaire Naomi est la responsabilité d'un système hospitalier à bout de souffle, en manque de moyens, de formation, un système qu'il faut entièrement revoir.
Avec lui, quatre autres agents des hôpitaux universitaires de Strasbourg ont porté plainte pour diffamation après des propos calomnieux diffusés à leur encontre. Les HUS ont porté plainte à leurs côtés.