La France a annoncé lundi l'expulsion de quatre diplomates russes de haut rang, en solidarité avec le Royaume-Uni après l'empoisonnement de l'ex-espion Serguei Skripal, dans le cadre d'une initiative commune avec d'autres pays européens et les États-Unis.
"Nous avons notifié aujourd'hui aux autorités russes notre décision d'expulser du territoire français quatre personnels russes sous statut diplomatique, dans un délai d'une semaine", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian dans un communiqué.
Cette décision "fait suite aux conclusions du Conseil européen des 22 et 23 mars, ajoute le chef de la diplomatie française. L'attaque de Salisbury constitue une menace grave à notre sécurité collective et au droit international" et "le Conseil européen est convenu qu'il n'existait pas d'autre explication plausible que celle de la responsabilité de la Fédération de Russie".
Les consuls de Strasbourg et Marseille expulsés
Une source diplomatique française a précisé lundi après-midi que les quatre diplomates russes visés par la mesure d'expulsion étaient l'attaché de défense, le chef de la mission économique, le consul à Strasbourg M. Levitskiy, et l'un des consuls à Marseille. La focntion de M. Levitskiy couvre les ex-régions d'Alsace, Lorraine et Franche-Comté."Ces quatre diplomates font partie de ceux pour lesquels nous avions déjà mis en garde l'ambassadeur russe à Paris, à cause de leur activisme au profit des services de renseignement russes sur le territoire national", a ajouté cette source. "Nous en assumons les conséquences, il y aura sans aucun doute une réponse de la Russie, dont on peut penser qu'elle sera du même ordre", a précisé la même source, évoquant l'expulsion de diplomates français en poste en Russie.
Solidarité avec Londres
"La Russie d'aujourd'hui engage le dialogue sur la base du rapport de force", a ajouté la même source. "Il était donc important de n'envoyer aucun signal de faiblesse. Nous tenons à un dialogue politique exigeant et robuste avec la Russie". L'annonce française a fait suite, lundi après-midi, à celle des États-Unis, qui expulsent 60 "espions" russes et celle de treize autres pays de l'UE qui ont annoncé, en solidarité avec Londres, de déclarer personæ non gratta des diplomates russes.Interrogée sur les répercussions que pourrait avoir cette crise diplomatique sur la visite prévue, les 24 et 25 mai, du président Emmanuel Macron au forum économique de Saint-Pétersbourg, la source diplomatique a déclaré: "Nous faisons une chose à la fois. Nous tenons à un dialogue politique avec la Russie, orienté sur les grandes questions relatives à la paix et à la sécurité internationales, dont nous attendons qu'ils donnent des résultats".
Le principe de cette visite avait été décidé lors du déplacement de Vladimir Poutine en France, où Emmanuel Macron l'avait invité au château de Versailles peu après son élection en 2017.