Ce mercredi 3 mai 2023, Franck Spengler, 45 ans, a été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur 16 enfants lorsqu'il était animateur au centre périscolaire "La souris verte" de Lampertheim (Bas-Rhin). Il a été condamné à sept années de prison.
Franck Spengler, ancien animateur au centre périscolaire "La souris verte" de Lampertheim, a été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur 16 enfants par le tribunal correctionnel de Strasbourg. La justice l'a condamné ce mercredi 3 mai 2023 à une peine de sept ans de prison (incluant les 16 mois déjà passés derrières les barreaux), assortie d'une période de sûreté de 3 ans et demi. Lunettes sur le nez et impassible, l'homme vêtu d'un imperméable beige et d'un pull blanc a écouté la présidente les mains dans le dos.
Ce père de famille comparaissait à huis-clos pour des faits d'attouchements sur 17 enfants, 16 filles et un garçon. Des faits qui se sont déroulés dans la structure entre 2008 et 2021. L'homme a été relaxé sur un cas.
Il est désormais inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Il a par ailleurs interdiction d’entrer sur le territoire de la commune de Lampertheim, d’entrer en contact avec 9 enfants et dans certains cas de leurs parents. Il ne pourra plus exercer une activité professionnelle qui implique un contact habituel avec des mineurs et est privé de son droit d’éligibilité pendant 5 ans.
Également condamné au civil, Franck Spengler devra verser plusieurs dizaines de milliers d’euros au titre de préjudices moraux et sexuels.
La première journée du procès était consacrée aux témoignages des victimes et de leurs parents. Après les plaidoiries des parties civiles, entre le mardi après-midi et le mercredi matin, la procureure avait requis sept années de prison assorties d'une période de sûreté aux deux tiers.
Je mentirais si je disais que je n'espérais pas une peine moindre.
Gaëlle KoenigAvocate de Franck Spengler
"Je mentirais si je disais que je n'espérais pas une peine moindre. [...] J'aurais espéré, pour lui, compte tenu du dossier, que la peine soit plus basse. Mais j'espère qu'elle satisfera au moins les parties civiles. Ça sera déjà une bonne chose", a réagi l'avocate du coupable Gaëlle Koenig.
L'association est aussi victime de cet imposteur.
Olivier ZaigerAvocat de l'association "La souris verte"
Olivier Zaiger, avocat de l'association La souris verte, qui s'est portée partie civile, ne s'étonne pas de ce jugement. "L'association est aussi victime de cet imposteur et aujourd'hui, justice a été rendue. Certaines familles auraient voulu que la peine maximale encourue soit prononcée, mais pour les professionnels, elle n'a rien d'étonnant."
Le centre périscolaire mis en cause par plusieurs familles
Plusieurs familles de victimes ont déclaré en vouloir au centre périscolaire, qui selon elles n'aurait pas pris les mesures adéquates pour mettre à l'écart Franck Spengler, tout en étant au courant de ces agissements. "On comprend leur colère. Simplement, les familles ne doivent pas se tromper de cible, répond Olivier Zaiger. Aujourd'hui, il n'y avait qu'un seul et unique responsable, un seul et unique coupable. L'association a toujours fait ce qu'il fallait. Lorsqu'elle a été alertée des agissements, elle a pris les mesures qui s'imposaient."
"La peine ne sera jamais assez sévère vu tout ce qu'il a fait, a témoigné après le jugement Daphné Haessig, la mère de la première victime à avoir dénoncé les attouchements de Franck Spengler. J'ai vraiment un sentiment très ambivalent. Je suis soulagée de voir ce procès se terminer, heureuse d'avoir pu m'exprimer, fière de ma fille qui a été capable de parler."
Quand ma fille a parlé, on a dû faire face à un mur.
Daphné HaessigMère de la première enfant à avoir dénoncé les agissements de F. Spengler
Quand sa fille de 8 ans a dénoncé ces faits, elle n'a dans un premier temps pas été prise au sérieux. "D'un autre côté, je suis en colère, triste et écœurée. Quand ma fille a parlé, on a dû faire face à un mur de la part des personnes qui étaient au courant de ses dires. Il y a eu des signaux d'alertes, mais on vit toujours une société qui ne veut rien voir, rien entendre, rien dire."
Dans les jours qui suivront le jugement, plusieurs familles, en concertation avec leurs avocats, réfléchiront à une possible suite. Elles n'excluent pas de porter plainte contre la structure périscolaire qui, à leurs yeux, n'a pas réagi à temps.