Un animateur périscolaire accusé d'agressions sexuelles sur 17 enfants, "ma fille faisait tout pour l'éviter"

Les 2 et 3 mai 2023 se tient au tribunal correctionnel de Strasbourg le procès à huis-clos d'un ancien animateur du centre périscolaire de Lampertheim (Bas-Rhin). Ce dernier est accusé d'avoir commis des agressions sexuelles sur 17 enfants entre 2008 et 2021.

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Un ancien animateur du centre périscolaire "La souris verte" de Lampertheim (Bas-Rhin) comparaît les 2 et 3 mai 2023 devant le tribunal correctionnel de Strasbourg. Il est accusé d'avoir commis des agressions sexuelles sur 17 enfants entre 2008 et 2021. A la demande de familles de victime, le procès se tient à huis-clos.

L'affaire débute en juin 2021, lorsqu'une fillette de 8 ans dénonce des attouchements de la part de cet homme. "À l'époque, le témoignage de cet enfant n'est pas pris au sérieux et la jeune fille est restée en contact avec cet animateur pendant plusieurs mois", se souvient l'avocate des parents Émeline Bugnon.

Il faudra le témoignage six mois plus tard d'une jeune femme de 20 ans, ancienne pensionnaire du centre, pour qu'un juge d'instruction ne s'empare du dossier. "L'écart d'âge entre les deux plaignantes en dit long sur la durée pendant laquelle cet animateur a sévi", continue l'avocate.

Des milliers d'images pédopornographiques

À la suite d'une enquête de grande ampleur, qui a permis la découverte de milliers d'images pédopornographies au domicile du prévenu, 19 cas ont été retenus. Devant le tribunal correctionnel de Strasbourg, 17 sont évoqués : ceux de 16 filles et d'un garçon, âgés de 6 à 14 ans au moment des faits.

D'après nos informations, le prévenu reconnaît la majorité des faits qui lui sont reprochés sur les jeunes filles. "Sa version des faits a évolué. Au début, il parlait de caresses sur les cuisses d'une d'entre elles. Aujourd'hui, il a fini par avouer que c'était sur les fesses", glisse une source proche du dossier.

S'il s'excuse, c'est surtout pour le besoin de sa cause. Il n'y a aucune remise en question de ce qu'il a fait.

Emeline Bugnon

Avocate de deux familles de victimes

Placé en détention provisoire en mars 2022, le prévenu comparaît détenu. Les témoignages de victimes ou de leur parents se sont succédé toute la journée. Devant ces derniers, il s'est excusé à plusieurs reprises. "Il reconnaît les faits sans les reconnaître. S'il s'excuse, c'est surtout pour le besoin de sa cause. Il n'y a aucune remise en question de ce qu'il a fait", grince Émeline Bugnon.  

Selon cette dernière, l'homme choisissait ses victimes. "Contrairement à ce qu'il dit, il n'agissait pas par hasard. Il ciblait des enfants qui avaient certaines difficultés à la maison et dont des collègues ne pouvaient pas s'occuper."

Ma fille se cachait derrière un copain ou un pilier pour le croiser le moins possible.

La mère d'une fillette

"Ma fille faisait tout pour l'éviter, témoigne une mère de victime qui dit avoir été la cible d'une centaine d'attouchements. Quand il fallait se mettre en rang pour aller à la cantine, elle se cachait derrière un copain ou un pilier pour le croiser le moins possible." 

Pour maître Bugnon, ce procès est l'occasion pour les familles de faire part de ce qu'ils ont traversé pendant de longs mois. "C'est important que le prévenu entende la douleur des parents. Il y a celle des enfants, qui est bien réelle. Mais derrière, on n'imagine pas tous les retentissements sur l'entourage familial. Puis, même après le procès, il y aura toute une phase de reconstruction."

Davantage de victimes ?

L'avocate est par ailleurs persuadée que l'homme a commis bien plus d'agressions et d'attouchements que les 19 cas recensés pendant l'enquête. "D'autres victimes peuvent se déclarer. Il n'est pas rare que le traumatisme revienne longtemps après les faits, lorsque que la victime commence à avoir une vie sexuelle par exemple." D'après les enquêteurs, l'homme aurait été en contact avec 2.000 enfants depuis le début de sa carrière.

Certaines familles reprochent d'ailleurs à la structure d'accueil de ne pas avoir fait le nécessaire, arguant que la direction et certains des collègues du prévenu étaient au courant de plusieurs de ses agissements. "Voir le centre périscolaire se constituer partie civile et demander des dommages et intérêts, c'est quelque chose qui choque", témoigne une personne souhaitant garder l'anonymat.

Après les témoignages, les avocats des parties civiles ont entamé leurs plaidoiries dans l'après-midi du premier jour du procès. Elles se termineront dans la matinée du mercredi 3 mai. Le jugement est attendu en fin de journée. L'homme encourt jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende.

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