Christkindelsmärik : les "Alsaciens réunis" pour le retour de l'arche de Noël d'origine

Une trentaine de manifestants a défilé ce samedi à Strasbourg pour demander le retour de l'arche du marché de Noël d'origine de la place Broglie. La structure qui arborait le nom Christkindelsmärik (marché de l'enfant Jésus en français) avait été retirée après les attentats de 2015. 

Drapeaux rouge et blanc, bonnets Elsass Frei ou blason alsacien collé sur le dos de la veste... Il est 14 heures à Strasbourg ce samedi, et alors que des agents de la Ville s'affairent toujours en hauteur dans les branches, ils sont une vingtaine à s'être rassemblés à quelques mètres du grand sapin de la place Kléber.

Le Christkindelsmärik, les sapins, le vert

"On est là pour le retour de l'arche", explique Jean-Marie Heinrich. "J'ai lancé l'appel il y a un mois sur mon Facebook, on veut qu'ils remettent le mot "Christkindelsmärik" avec le sapin, la couleur verte et tout." Cela fait maintenant deux ans que le marché de Noël de la place Broglie n'accueille plus les visiteurs avec l'arche surmontée du mot "Christkindelsmärik" comme c'était le cas depuis... 1570 à Strasbourg. "On veut tout nous supprimer, toutes nos traditions" ajoute l'initiateur du mouvement. 


La Ville de Strasbourg a prévu d'installer une nouvelle arche. Le vendredi 24 novembre, pour l'inauguration de "Strasbourg, capitale de Noël", deux immenses structures en forme de sucres d'orge s'élèveront à l'entrée de la place Broglie. Dessinée par Pierre Bardet, le directeur des Vitrines de Strasbourg, et actuellement en cours de fabrication, l'arche arborera le mot "Christkindelsmärik" 5 mètres au-dessus du sol. "C'est n'importe quoi, nous on veut l'original avec les sapins et tout" réagit Jean-Marie-Heinrich. 

Le tour de la ville

A 14h30 et une dizaine de personnes de plus, le cortège se met en route. Les banderoles de 2013 pour le oui au référendum pour la création d'un collectivité territoriale d'Alsace ont trouvé une nouvelle vie : elles servent désormais de support au combat pour les traditions du marché de Noël.

Trompettes, coups de sifflet, les 30 manifestants passent rapidement et les promeneurs n'ont pas le temps de lire la banderole. "Qu'est-ce qu'il se passe ? Il y a marqué quoi ?" entend-on rue des Grandes Arcades. "C'est un combat parmi tant d'autres", explique le vice président de l'association Alsaciens réunis.


Le petit cortège enchaîne les rues, fait une photo souvenir au pied de la cathédrale avant de rejoindre la place Broglie, et d'immortaliser le moment en lieu et place de l'ancienne et future arche, qui sera érigée dans quelques jours.


On se risque à une dernière question : "Et le grand sapin au fait, vous en pensez quoi ?" "Ben il penche", nous dit-on.