Le procès de l'exposition à l'amiante de personnels du Parlement européen à Strasbourg, qui pourrait avoir concerné des centaines de personnes à l'occasion d'un chantier de rénovation en 2013, a une nouvelle fois été renvoyé jeudi par le tribunal correctionnel.
Le procès de l'exposition à l'amiante de personnels du Parlement européen à Strasbourg, qui pourrait avoir concerné des centaines de personnes à l'occasion d'un chantier de rénovation en 2013, a une nouvelle fois été renvoyé jeudi par le tribunal correctionnel.
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©France 3 Alsace
Sur les bancs des prévenus se trouvent une architecte d'intérieur, maître d'oeuvre des travaux, une entreprise de plâtrerie et un bureau spécialisé dans la coordination de sécurité. A l'origine de ce procès, un chantier conduit à partir de 2012 dans le bâtiment Winston Churchill, le plus ancien du Parlement européen de Strasbourg, dont la construction remonte aux années 1960-1970, à une époque où on utilisait beaucoup l'amiante comme matériau ignifuge et isolant.
En février 2013 -hors session plénière, donc dans un bâtiment relativement peu occupé-, des ouvriers d'une entreprise de plâtrerie ont démonté le coffrage de poteaux porteurs et déposé les matériaux sans prendre de précautions particulières, avant de se rendre compte que ces plaques contenaient peut-être de l'amiante, une hypothèse confirmée au bout de quinze jours par des analyses.
"La difficulté, c'est que les pathologies potentielles peuvent se déclarer plusieurs années après l'exposition. Les gens doivent vivre avec cette angoisse pendant des années, c'est très difficile", a souligné Me Luc Dörr, qui représente une vingtaine de parties civiles -dont des employés d'une entreprise de nettoyage intervenue sur le site.
Dans ce dossier, le Parlement affirme qu'il avait fourni aux entreprises intervenant sur le chantier toutes les informations nécessaires, et notamment un document attestant que les poteaux litigieux, bien que n'ayant pas été analysés en détails, "étaient susceptibles de contenir de l'amiante", selon Me Jean-Paul Teissonnière, avocat de l'institution. Quelque 1.600 personnes ont reçu du Parlement européen un courrier les informant de la situation, et leur demandant de se manifester si elles estiment avoir pu être exposées.
Plus de 300 personnes l'ont fait à ce jour, en se constituant parties civiles -ce qui pourrait ouvrir la voie à leur indemnisation. Mais les avocats de la défense ont annoncé leur attention de vérifier précisément si ces personnes peuvent prouver qu'elles étaient bien présentes dans la zone concernée, pendant les deux semaines qu'a duré le chantier.