Avec à la crise du coronavirus, les demandeurs d'emploi sont de plus en plus nombreux en Alsace. Face à ce constat, l'association Solidarités nouvelles face au chômage Strasbourg (SNC) anticipe une hausse de ses bénéficiaires et lance un appel pour trouver de nouveaux bénévoles.
Créée il y a plus de dix ans, l'antenne des Solidarités nouvelles face au chômage de Strasbourg (SNC) accompagne chaque année une quarantaine de chômeurs dans leur recherche d'emploi. Face à la crise du coronavirus, elle anticipe une hausse des demandes et lance un appel à de nouveaux bénévoles.
De plus en plus de demandeurs d'emploi
SNC Strasbourg compte aujourd'hui dix-huit bénévoles, employés ou retraités. L'association offre, comme on le voit sur leur post Facebook ci-dessous, un accompagnement humain et personnalisé. "Un bénévole peut accompagner plusieurs personnes, surtout s'il est retraité", précise Dominique Mamet, qui accompagne lui-même sept personnes. Avec deux demandes par semaine, la cadence s'est accélérée ces derniers temps. La crise du coronavirus et le confinement y ont notamment joué un rôle. "On sait qu’on a des difficultés, s’il y en a plus de demandes, on n’arrivera pas à suivre", déplore le bénévole. La structure n'a cependant pas d'objectif précis, "on a des gens en fin de carrière qui poursuivent là-dedans parce que ça donne un sens à leur vie." Mais pour ceux qui souhaitent être accompagnés, cela se passe souvent "par le bouche à oreille."
"J'ai un regard bienveillant autour de moi"
Mikaël, 32 ans, est bénéficiaire SNC depuis septembre 2019. Bibliothécaire d'origine, il a recentré son projet professionnel sur les archives. "C'est un ami qui m'a parlé de l'association. J'ai eu un premier entretien pour examiner mes besoins", explique le Strasbourgeois. Il pointe notamment l'état d'esprit des bénévoles, "des personnes dans le non-jugement" selon lui. "On se sent vraiment à l'aise, on peut les solliciter quand on en a besoin. Ils sont un peu comme dans un roman de Balzac, ils donnent des conseils de vie que personne ne nous avait donné avant", poursuit-il. Si la structure propose un accompagnement "à la carte", ce système a toutefois ses limites. "On peut avoir l’impression que les conversations ne mènent nulle part, c’est parce que c’est le bénéficiaire qui ne donne pas la bonne direction à la conversation, soit parce qu’il ne sait pas ce qu’il veut soit parce qu’il a peur de contredire les conseillers." En plus du côté professionnel, l'association prend en compte la vie personnelle, parfois semée d'embûches, des demandeurs d'emploi.
Les bénévoles sont un peu comme dans un roman de Balzac, ils donnent des conseils de vie que personne ne nous avait donné avant.
Le rôle du bénévole
Au sein de l'association SNC, les bénévoles travaillent en binôme pour accompagner les demandeurs d'emploi. Ils servent avant tout à les mettre sur la piste, et non pas à leur trouver un emploi clé en main. L'idée est de les "mettre en capacité à répondre à des offres. Le problème est souvent une perte de confiance, l’incapacité de se présenter à un employeur, la difficulté d’avoir un bon CV et de valoriser son expérience." Ainsi, le bénévole doit faire preuve "d’empathie et de soutien." Après un premier entretien entre le demandeur d'emploi et le binôme, les bénévoles se concertent pour trouver une solution d'accompagnement, "ça évite aussi la difficulté du face à face seul, on n’est jamais seul dans la structure", poursuit Dominique Mamet. Les profils sont assez variés avec des chômeurs de longue durée mais aussi des étudiants du réseau Alumni de l'Université de Strasbourg : "On accompagne des étudiants qui sont dans l’incapacité de se présenter dans l’industrie avec de longues études." Des ruptures, familiales ou professionnelles, sont souvent la cause de l'inactivité de longue durée, "cela ne veut pas forcément dire sans compétence."
L'association, qui refuse toutes subventions extérieures, ne dispose pas de locaux. Pour rejoindre l’antenne SNC Strasbourg, vous pouvez prendre contact via le site de l'association ou par mail.