Attentat déjoué : à l'école de la Meinau, c'est le choc et l'incompréhension

Parmi les 7 personnes interpellées dans le cadre de l'enquête anti-terroriste, il y a donc cet animateur employé par la ville de Strasbourg, à l'école de la Meinau. 
Aujourd'hui l'enquête se poursuit. Elle démontre que des services de police ainsi qu'un parc d'attraction auraient été leur cible.

Sur les sept personnes arrêtées dans le cadre de cette opération de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), quatre l'ont été dans la capitale alsacienne et trois à Marseille.
Parmi les Strasbourgeois figure cet employé du périscolaire âgé de 37 ans, en poste dans une école du quartier de la Meinau. Il avait été recruté comme vacataire en 2005, et titularisé il y a deux ans. Il intervenait auprès des enfants à midi et dans l'après midi.

Deux pistolets automatiques et de la propagande jihadiste ont été saisis chez lui, au Neuhof, lors d'une perquisition.
Soupçonné d'être lié au groupe Etat Islamique, et d'avoir peut-être séjourné en Syrie, le Strasbourgeois est même présenté comme l'un des meneurs de ce commando terroriste.


Un animateur "gentil" et "apprécié"


L'incrédulité régnait hier chez les parents d'élèves de l'école strasbourgeoise dont un animateur a été arrêté dans la nuit de samedi à dimanche au cours d'une opération qui a permis, selon le ministre de l'Intérieur, de déjouer un attentat.
©France 3 Alsace
Choqués, les parents d'élèves interrogés décrivent unanimement un animateur "gentil" et apprécié des enfants.

Je suis surprise et j'ai du mal à y croire. C'est quelqu'un de souriant, sociable,
très attentionné avec les enfants, depuis quatre ans.

"Il avait l'air bien dans ses baskets. Je n'en veux pas à l'école car c'est quelqu'un que j'aurais embauché moi-même", explique une maman.
"Mes enfants le connaissaient, ils l'aimaient bien. Ils faisaient des jeux avec lui après la cantine", raconte Leïla, mère de deux enfants de CE1 et CM1.

Cela fait quand même peur, on ne sait pas ce qu'il y a dans la tête des gens

Une réunion d'information


Des adjoints au maire de Strasbourg ont participé  hier à 16H00 à une réunion d'information dans l'école. Une centaine de parents y ont assistés. Entourés d'élus, de psychologue et de représentants de l'éducation nationale. "C'est logique qu'on ait des équipes un peu secouées. Il n'y avait aucun signe avant-coureur. Nos équipes se demandent si elles ont raté quelque chose mais on leur dit non, vous n'avez rien raté", explique Mathieu Cahn, adjoint à la mairie de Strasbourg, présent à l'école à l'ouverture hier matin.
Aujourd'hui une cellule psychologique a été mise en place au sein de l'école.
L'élu décrit, lui aussi, un animateur "plutôt apprécié des enfants", un "agent bien noté". "Il n'y a aucune raison que le fonctionnement de l'école soit perturbé", estime-t-il, tout en soulignant une "inquiétude légitime".

6 des 7 personnes interpellées inconnues des services de renseignement


Parmi les sept personnes interpellées au cours du week-end, "six étaient inconnues des services de renseignement", a indiqué hier à la presse le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Le septième suspect, un Marocain de 26 ans résidant au Portugal, était surveillé par les services locaux depuis l'été 2015 et avait été signalé aux autorités françaises, a précisé la police portugaise.

Les quartiers sud de Strasbourg avaient déjà été le théâtre en mai 2014 du démantèlement d'une filière jihadiste, avec l'interpellation de sept Alsaciens qui s'étaient rendus en Syrie entre décembre 2013 et avril 2014.
Ces hommes ont été condamnés en juillet dernier à Paris à des peines allant de six à neuf ans de prison ferme. La peine la plus lourde a été prononcée contre Karim Mohamed-Aggad, dont le frère Foued a été identifié comme l'un des kamikazes du Bataclan.

Des services de police et un parc d'attraction comme cibles potentielles


Les investigations sont toujours en cours, elles montrent déjà que des lieux étaient envisagés, dont des sièges de services de la police, sans qu'une cible précise ne soit à ce stade établie, a appris l'AFP aujourd'hui de sources proche de l'enquête et policière.

Comme l'a révélé iTELE, l'un des quatre suspects arrêtés le weekend dernier à Strasbourg a reconnu qu'un projet d'attaque était en préparation, ont confirmé à l'AFP ces sources. 
Parmi les cibles potentielles, l'homme a cité deux sièges de services de la police, dont l'un apparaissait déjà dans les éléments exploités par les enquêteurs, a expliqué une source proche de l'enquête.
Les investigations se poursuivent sur le matériel informatique et téléphonique saisi chez les suspects arrêtés à Strasbourg.
Leur garde à vue à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) se poursuivait, ainsi que celle d'un cinquième suspect arrêté à Marseille. 

Selon la source proche de l'enquête, des recherches sur internet sont apparues dans l'un des appareils saisis et laissent supposer la recherche de cibles: parmi les sites envisagés, figure un parc d'attraction, comme l'a évoqué iTELE.

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