Une équipe de France 2 a pu rencontrer les parents de Cherif Chekatt, l'auteur de la fusillade meurtrière à Strasbourg mardi 11 décembre. Son père l'assure devant notre caméra, s'il avait su ce que projetait son fils, il l'aurait dénoncé à la police.
Abdelkrim Chekatt est le père de l'auteur de la fusillade dans les rues de Strasbourg le 11 décembre 2018. Le bilan toujours provisoire, fait état de quatre morts, une personne en mort cérébrale, et onze blessés. Une équipe de France 2 a pu le rencontrer alors qu'il sortait de garde à vue. Il s'était lui même rendu à la police mardi soir dès qu'il a su. "Je n'étais pas sûr que c'était mon fils, j'avais des doutes, je suis venu au commissariat pour dire aux policiers si vous avez localisé Cherif, vous me le dites et j'essaierais de le raisonner, en lui disant Cherif ne tire pas, je suis ton père et je l'aurais persuadé de se rendre", assure le père de famille d'origine franco-algérienne.
"J'étais choquée, j'allais mourir quand j'ai su"
Abedlkrim Chekatt essaie de joindre son fils par téléphone. En vain. "Il était sur messagerie, mais je l'ai vu trois jours avant les faits, et s'il avait parlé de ce projet, je l'aurais dénoncé à la police comme ça il ne tue personne et lui ne se fait pas tuer", regrette le chauffeur livreur à la retraite. "Il disait, Daech, ils combattent pour la juste cause, et moi je lui répondais, écoute Daech, laisse tomber, n'écoute pas ce qu'ils disent, tu ne vois pas les atrocités qu'ils commettent. Il me disait ce ne sont pas des assassins".Interrogée à son tour, la maman de Cherif Chekatt est toujours sous le choc de la nouvelle : "j'étais choquée, j'allais mourir quand j'ai su. J'étais choquée pour tout le monde, pour mon fils, pour les morts, pour tout le monde." Les parents, divorcés, assurent ne partager en rien les idées de leur fils et présentent leurs condoléances aux familles des victimes.