La première épreuve du Baccalauréat, celle de philosophie, s’est déroulée ce matin du lundi 18 juin pour les lycéennes et lycéens métropolitain(e)s. L’épreuve a duré quatre heures.
C’est le jour anniversaire de l’appel du 18 juin, mais c’est aussi et surtout le premier jour des épreuves du baccalauréat, à savoir celle de la sacrosainte philosophie. "Peut-on maîtriser le développement technique?" ou encore "Peut-on être insensible à l’art?", voilà deux exemples de sujets sur lesquels ont dû plancher les 753.000 aspirantes et aspirants au baccalauréat, un chiffre record dont 20.500 alsaciennes et alsaciens.
Les élèves des séries littéraire, économique et sociale, scientifique et technologique ont donc débuté leurs épreuves par la philosophie – celles et ceux de la série professionnelle commençaient par le français. Nous sommes allés attendre la sortie des élèves devant le lycée Kléber de Strasbourg, ces élèves des trois premières séries passant leurs épreuves dans leur établissement.
Gaëlle et Timotée, en section L
Ce futur étudiant en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) ne se servira pas beaucoup de la philosophie, mais il a apprécié cette matière: "J’ai découvert la vie, les hommes et leurs vices." Et il regrette de n’avoir fait cette découverte qu’en terminale: il juge opportun d’ouvrir l’étude de la philosophie dès la seconde, voire en troisième. Gaëlle souligne que la philosophie ne sera pas utile pour ses futures études, mais elle a trouvé ça "enrichissant pour l’esprit". Sa matinée de première épreuve du baccalauréat était "comme une autre", mais Timotée, lui, a fait une entorse à ses habitudes. Cette fois-ci, il a pris un bon petit-déjeuner.
Maya et Zineb, en section ES
Zineb vise la moyenne, ses notes au cours de l’année ayant oscillé entre 9 et 15. L’an prochain, elle partira en droit et estime que la philosophie ne lui sera pas utile dans ce parcours (ce qui n’est pas tout à fait exact si l’on songe à Kelsen ou Kant: bon courage à toi, Zineb!) Elle a néanmoins trouvé la matière enrichissante, même si ça dépendait du thème; d’autant qu’elle a eu droit à une double-dose, puisqu’elle avait redoublé son année de terminale. Même si Maya compte partir en école de kinésithérapeutes, elle a trouvé ça "très intéressant". Et conclut avec… philosophie: elle a refusé de voir comme un mauvais signe le fait que son bracelet porte-bonheur se soit cassé la veille de l’épreuve.
Paul et Anthony, en section S
Et le désir était présent dans son sujet d’épreuve: le lycéen a choisi de disserter sur la question "Le désir est-il la marque de notre imperfection?". Et il était paré: ses révisions avaient comporté le visionnage de plusieurs vidéos Youtube dédiées à cette discipline, parmi lesquelles celles de Monsieur Phi et de L’Antisèche. Grâce à ce solide bagage, Anthony a pu citer pêle-mêle l’inévitable Freud et son inconscient, la doctrine d’Épicure, et même Rimbaud et son (petit) ami Verlaine. Oui oui, si vous ne le saviez pas encore, Arthur Rimbaud et Paul Verlaine étaient (très) amoureux, même si leur histoire d'amour a hélas (très) mal fini. Digression à part, Paul (le lycéen en S né en 2000, pas le poète maudit mort en 1896) a préféré commenter un texte de John Stuart Mill car "les compositions étaient trop dures".
Estimant avoir bien compris le texte, il espère avoir au moins 11, et précise : "J’ai eu 12 à mon bac blanc." Mais la philosophie, il s’en fichait un peu cette année. Surtout qu’il se destine à une prépa physique-chimie et sciences de l’ingénieur. Quant à Anthony, il se dirigera vers une faculté de mathématiques. Manque d’interaction à part, la matière l’aura quand même intéressé. Mais sans plus.