Fermé depuis l'annonce du reconfinement, le hall d'exposition de Vodiff affiche sur écran Led un grand message de mécontentement pour interpeller Jean Castex. Le Premier ministre passe devant pour regagner l'aéroport d'Entzheim (Bas-Rhin), après une visite officielle ce vendredi 13 novembre.
En visite officielle à Strasbourg (Bas-Rhin) ce vendredi 13 novembre 2020, le Premier ministre Jean Castex fait l'aller-retour via l'aéroport d'Entzheim (Bas-Rhin). Il a pu notamment visiter le Nouvel hôpital civil (NHC). De manière imprévue, son passage en Alsace pourrait aussi le conduire... chez le distributeur automobile Vodiff.
C'est un spécialiste de la vente de modèles Audi et Porsche haut de gamme... qui ne peut plus ouvrir son hall d'exposition ("showroom" dans le jargon de l'automobile). Il se situe rue des Tonneliers, en contrebas des pistes de l'aéroport (voir sur la carte ci-dessous). Et la route départementale D400 passe devant. Celle que doit emprunter Jean Castex pour revenir à l'aéroport et regagner Paris.
Pour faire passer son message au Premier ministre, l'enseigne compte sur son écran géant, qui attire habituellement la clientèle avec une belle marque de voiture. Il fait 9 mètres sur 4 (36 m² de surface) et est bardé de Led (diodes électroluminescentes) rouges. Y est écrit : "Bienvenue, monsieur le Premier ministre. Ici, nous rêvons d'accueillir à nouveau nos clients dans notre showroom."
Les services de Matignon ont été prévenus par Vodiff, qui espère que Jean Castex voudra bien s'arrêter et venir échanger sur place, sur son chemin du retour. Olivier Kanier, le directeur de la communication de Vodiff, a répondu aux questions de France 3 Alsace. "Nous voulons pouvoir échanger d'une même voix et de manière constructive", explique-t-il.
Le secteur automobile à l'arrêt
"Notre showroom est maintenant interdit au public. On sait que c'est dur pour tout le monde, mais notre cas interpelle. Le bâtiment est très long, haut de plafond, il fait 2.000 m²; nous avons peu d'affluence... Et nous avons le masque et le gel, nous respectons les gestes-barrières." Quitte à faire rentrer la clientèle une personne à la fois. Il compare avec les supermarchés, bien plus exigus et bondés, sans toutefois vouloir leur jeter la pierre.Vodiff voit une portée bien plus large à son message. "Ce n'est pas propre à nous. Le secteur de la vente automobile est à l'arrêt en France. Mais le gouvernement insiste pour garder les usines ouvertes. Il y a des voitures qui sont produites. Donc il faut bien les écouler..." Le Premier ministre sera peut-être sensible à l'argument.